Par Ali Abd El-Wahid Wafi
Tradition de MOHAMMED A. AMBAR
Révision de
ATIYA HEIKAL
La Tradition des Versets n'est que l'interprétation du sens
O vous qui croyez, Le jeune vous à été prescrit comme Il a été prescrit à ceux qui vous précédèrent dans l'espoir que vous serez pieux.
Il n'est pas fait don à Dieu de leur chair, ni de leur sang, mais il lui est fait don de voire piété, aussi les a-t-il mis à votre service pour que vous lui rendiez grâces, ce dont il vous a fait présent. Annonce-le aux hommes généreux.
PREFACE
Nous avons réservé au Jeune et au Sacrifice une étude spéciale, vu leur importance dans les religions et leur expansion à travers le monde et nous les avons réunis dans un seul ouvrage à cause de leurs traits communs.
Ces deux rites sont cités dans la plupart des religions humaines connues si ce n'est dans toutes. Il en est question chez les totémistes, les adorateurs du feu, les idolâtres les Zoroastriens, les Sabbéens, les Manichéens, les disciples de Brahma, les adorateurs des astres, les animaux, et des plantes ainsi que chez les juifs, les chrétiens et les musulmans. Et, dans chacune de ces religions, ces rites se rangent parmi les manifestations les plus importantes du culte.
Plus d'un trait commun les unissent, le plus saillant est que l'un et l'autre sont des actes de dévotion illustrés par la privation et le renoncement.
Le jeune est une privation pour l'homme de certains besoins nécessaires et appréciés comme la nourriture, la boisson, les relations sexuelles, le travail et les paroles. Dans le sacrifice, il y a immolation de vie si la victime est un être humain, ou de biens et de fruits, s'il s'agit d'animaux ou de récoltes.
Notre étude se divisera, donc, en deux parties: la première sera consacrée au jeune et la seconde au sacrifice.
Chacune de ces deux parties comprendra deux chapitres. Le premier traitera du rite dans les religions antérieures à m'Islam puis envisagera celui-ci dans le cadre de l'Islam.
Dans le second chapitre nous établirons un parallèle entre le rôle du sacrifice dans l'Islam et dans les autres religions mettant en relief la noblesse et la perfection du rite musulman.
Que Dieu nous aide et nous permettre de mener à bien ce travail.
CHAPITRE I
1-LE JEUNE SAHS LES REJIGIONS ANTRERIEURES A L'ISLAM
Les formes de jeune ont varié suivant les pays et les religions. Leur nombre s'est multiplié à la suite des circonstances et des raisons qui les ont fait naitre.
Pour certains, c'est l'abstention de toute nourriture et boisson, les relations sexuelles, du travail et de la parole. Pour d'autres, c'est l'interdiction de l'un ou plusieurs de ces besoins. Mais, toutes les formes de jeune tendent vers un seul but, priver le corps et l'âme de certains des besoins naturels les plus appréciés.
LE JEUNE DE LA PAROLE
S'abstenir de parler est, peut-être, la forme la plus singulière du jeune. Elle est cependant répondue chez de nombreux peuples primitifs; chez les autochtones d'Australie, par exemple, la veuve devait rester assez longtemps sans parler; parfois même un an. Il semble que cette coutume ait survécu dans la religion juive puisque le Seigneur dit à Marie:
"Si jamais tu vois un être humain, dis: J'ai promis au Seigneur de ne point parler aujourd'hui".
Marie suivait alors les prescriptions de la religion juive.
Le fait de s'abstenir de toute nourriture et de toute boisson pendant le jeune, prend des formes diverses: c'est tantôt !abstinence absolue: point de nourriture et point de boisson comme le jeune des trente chez les Manichées et les Sabéens. Tantôt c'est une abstinence relative qui implique la privation de certains aliments ou boissons comme certaines formes de pratiqué par les chrétiens.
LA DUREE DU JEUNE
Parmi les différentes sortes de jeune, certains exigent l'abstinence complète durant le jour entier; la journée et la nuit; d'autres seulement durant la journée ou une partie de la journée, d'autres enfin commencent après le coucher du soleil pour durer la nuit entière et une fraction de la nuit.
On relève encore des jeunes qui durent des journées successives un mois par exemple et d'autres qui durent une période limitée mais durant des jours non successifs: on jeune un jour et on mange un autre et cela durant un mois plus ou moins ou même durant toute une vie. Abdallah Ibn Omar rapporte que le Prophète dit un jour:
"Le jeune, le plus agréable à Dieu est celui de Daoud, il jeunait un jour et mangeait le jour suivant". Cette tradition laisse entendre que Daoud s'est astreint à ce régime toute sa vie. Il y a aussi un jeune qui dure une journée ou une nuit ou bien une fraction du jour ou de la nuit comme le jeune du Kippour, la journée du repentir chez les juifs. C'est le dixième jour du septième mois de l'année hébraïque. Les juifs jeunent ce jour-là pour obtenir le pardon et la rémission de leurs péchés.
LA LOI DU JEUNE
Parmi les jeunes, il u en a d'obligatoires pour toutes les classes sociales ou pour certains d'entre elles en suivant des conditions particulières et d'autres plus générales de respecter.
2-LA NECESSITE DU JEUNE ET SES MOTIFS
On pourrait classer comme suit les principaux cas impliquant le jeune soit d'une manière absolue soit indirecte dans les religions préislamiques:
- Certaines dates périodiques telles une saison, un mois de l'année, un jour de la semaine, le fait qu'une étoile, une planète ou la lune ait une position sidérale, exceptionnelle. Mais le plus souvent ce serait celle d'un événement social important. Le jeune serait tout d'abord le rappel de cet événement et des faits qui s'y rattachent. Ainsi le 17ème jour du quatrième mois de l'année hébraïque est un jour de jeune chez les juifs car il marque la date de la chute de Jérusalem, capitale de leur ancien royaume.
- L'apparition de phénomènes astronomiques inattendus comme une éclipse totale ou partielle de la lune ou du soleil.
- Un cas de décès.
- Quand un être humain atteint un âge déterminé ou dépasse une des périodes de sa vie.
- L'expiration de certains péchés volontaires ou involontaires, ou bien pour être délié de certains devoirs ou d'obligations religieuses.
- Le jeune pourrait être, aussi, un moyen d'atteindre certains buts utilitaires, matériels et moraux tels que la pureté de l'âme, la révélation (ishra) des vérités de l'âme, l'inspiration des dons lui permettant de prévoir l'avenir, le contact avec le monde surnaturel, l'obtention du pouvoir d'accomplir des choses qui sortent de l'ordinaire, asservir les forces surnaturelles et les obliger à suivre une conduite précise, faire tomber la pluie, obliger le vent à souffler, etc.…
- On aurait recours au jeune pour éloigner un dommage individuel ou collectif comme une maladie, une épidémie, une disette, un déluge.
- Le jeune pourrait être une préparation à un autre acte d'adoration ou un moyen de la rendre acceptable ou encore être l'un de ses éléments, c'est le cas du jeune qui précède ou accompagne le sacrifice, l'accomplissement d'un vœu, le paiement de la part du pauvre (al Zakat) le recueillement et la prière.
La forme la plus importante du jeune et la plus répandue dans toutes les religions qui ont précédé l'Islam c'est la première des formes indiquées ci-dessus c'est-à-dire le jeune à des périodes déterminées qui reviennent chaque année, chaque mois ou chaque semaine: c'est jeune qui rappelle généralement des événements sociaux importants.
Et parmi les religions antérieures à l'Islam celles qui accordèrent à ce jeune une grande importance, le mirent à l'honneur et le pratiquèrent en de nombreuses occasions. Citons celles des Sabéens, des Manichéens, les disciples de Brahma, les Bouddhistes et les Juifs.
Nous nous bornerons par la suite à parler des manifestations de ce genre dans les religions et nous chercherons les assisses sur lesquelles elles furent établies.
3-LES JEUNES A DATES PERIODIQUES CHES LES SABEENS ET LES MANICHEENS
LES SABEENS ET LA DATE DE VEUR JEUNE
Dans le tome IX de son œuvre al-Fahrist, Ib, Al-Nadim déclare que la loi des Haurariens, connus sous le nom de Sabeens dont la religion est centrée sur l'astrolatrie, impose des Jeunes de trente jours qui commencent le huitième jour du mois de Azar (mars) et de neuf autres jour qui correspondent aux neuf derniers jours du mois de quanon al'awal (décembre) et d'autres, enfin, de sept jours qui commençaient le huitième jour de "Shbat", (février), c'étaient les jeunes les plus importants. Leurs fêtes portaient les noms suivants: "Id Al-Fetr, al-Saba'a ou fête de la rupture du jeune des sept jours, "Id El Fetr de la rupture du jeune du mois ou des trente".
De plus Ibn Al-Nadim rapporte en parlant de leurs mois qu'ils jeunaient les trente jours en l'honneur de la lune, ils jeunent sept jours en l'honneur du "dieu haard" (le Zeus des Grecs, le Jupiter des Romains et al-Mushtary selon les Arabes comme le laisse "entendre la suite de son récit). Ailleurs en citant les qualités de cet astre, il rapporte que le jeune de sept jours en l'honneur du soleil "le dieu puissant, le dieu des bienfaits". D'après ce que dit Ibn al-Nadim, il semble que le jeune de trente jours était une abstinence complète de nourriture et de toute boisson depuis le lever du soleil jusqu'au coucher. Il en était de même pour le jeune des neufs jours alors que celui des sept jours était sujet à restriction; ce jour-là, ils ne mangeaient plus de viande et ne buvaient pas d'alcool.
LES MANICHEENS ET LEUR JEUNE
Ce même auteur parlant des Chaldéens et des Manichéens déclare que leur religion est un mélange de la vieille religion des Babyloniens, de Zaradoustra persan et du Christianisme, et l'an y trouve maintes manifestations de l'adoration des astres. Ils furent appelés dualistes parce que leur religion était basée sur l'existence de deux principes: celui du bien et celui du mal tout comme la religion de Zoroastre dans sa dernière période. Le Manichéisme porte le nom de son fondateur Manès Ibn Fitiq. On y trouve différentes sortes de jeunes rattachés à des périodes déterminées "quand le soleil descendait de son orbite et que la lune entière devenait lumineuse, ils jeunaient deux jours consécutifs. Ils jeunaient encore deux jours lorsqu'il devenait lumineux dans le signe du bélier. Puis, si le crois saint paraissait, que le soleil descendait dans le verseau et que huit jours s'étaient déjà écoulés du mois ils jeunaient alors trente jours: leur jeune était rompu tous les jours au coucher du soleil". Le commentaires qui suit cette déclaration laisse entendre que les Manichéens jeunaient tous les dimanches et qu'une élite jeunaient encore le lundi. Ailleurs, le même auteur rapporte qu'ils jeunaient les sept premiers jours du mois.
D'après Ibn al-Nadim, il est clair que les jeunes mensuels et annuels étaient liés étroitement à des phénomènes astraux. Quand à celui du dimanche et du lundi de chaque semaine, les avis sont partagés.
L'évêque arménien Ebéjèsu avait déclaré – c'est Flugel qui le rapporte- que ces gens jeunaient le dimanche, car ils pensaient que le jugement dernier aurait lieu ce jour-là, ils tenaient à ce qu'il ait lieu alors qu'ils étaient, en état de jeune.
Léon le Grand, selon Westermarch, pensaient que le jeune du dimanche et du lundi étaient en l'honneur de la lune et du soleil. Cette explication serait plus proche de la vérité que la première car elle ramène ce jeune hebdomadaire aux raisons qui commandent les autres jeunes et de plus elle s'accorde avec ce que rapporte Ibn al-Nadim au sujet des astres et des étoiles auxquels sont respectivement consacrés, selon leurs cours, les jours de la semaine. Ainsi, l dimanche et le lundi sont aux dieux les plus importants et nous comprenons pourquoi ils jeunaient ces deux jours-là de préférence aux autres jours de la semaine.
Le jeune n'est pas la seule preuve tangible qui atteste que les Sabéens et les Manichéens furent influencés par l'ancienne religion de Babel, édifiée sur l'adoration des astres. On relèvera d'autres preuves non moins éclatantes dans leurs prières.
Dabs al-Fahrist d'Ibn al-Nadim, notre principale référence sur ces religions, on relève que ces moments étaient intimement liés aux mouvements apparents du soleil. Les Sabéens devaient, selon lui, prier trois fois par jour. La première prière se plaçait une demi-heure au moins avant le lever du soleil pour se terminer au lever du soleil et comprenait huit inclinations et trois prosternations pour chaque inclination. La deuxième avait lieu lorsque le soleil déclinait et la troisième comme la seconde avait lieu au crépuscule, et il ajoute que "cela correspondait aux trois phases du lever du zénith et du coucher" et ces prières correspondent à celle d'al-Watr auxquelles sont astreints les musulmans trois fois par jour. La première avait lieu à la deuxième heure du jour, elle correspond à la prière du matin chez les musulmans. La deuxième était accomplie à la neuvième heure du jour, elle correspond à la prière de l'après –midi chez les musulmans. La troisième avait lieu à la troisième heure de la nuit, soit une heure et demie après la prière du soir chez les musulmans: point de prière sans état de pureté.
En ce qui concerne les Manicjéens, Ibn al-Nadim rapporte qu'ils devaient prier quatre à sept fois par jour. La première prière avait lieu au moment du déclin du soleil, la deuxième entre le déclin et le coucher du soleil puis celle du maghreb qui avait lieu après le coucher du soleil et celle de la nuit avait lieu trois heures après le coucher. Parlant de leurs prières, l'auteur emploie ces expressions qui prouvent que celles-ci étaient faites en l'honneur des astres notamment le soleil. 'L'homme se levait et se lavait avec de l'eau courante ou autre et il accueillait debout le grand de feu puissant (ou le soleil) puis il s'inclinait et disait "Béni soit le soleil notre guide, messager de la lumière, bénis soient les anges gardiens, bénis soient les soldats, ses rayons". Il disait cette prière en se prosternant et en se relevant. A peine était-il prosterné qu'il se levait et il disait quand il s'agenouillait pour la deuxième fois "Bénis, sois-tu, O Soleil! Source de lumière!".
4-LES JEUNE PERIODIQUES DANS LES RELIGIONS HINDOUES
Les religions hindoues et instamment le brahmanisme et le bouddhisme, nous offrent des exemples de nombreux jeunes périodiques en rapport avec les phénomènes astraux et surtout avec la lune et le soleil.
La religion brahmanisme a imposé à la classe des prêtres (les brahmanes) le jeune de certains jours durant les équinoxes d'automnes et de printemps, les solstices d'hiver et de l'été. Le premier et le quatrième jour de chaque mois lunaire à l'apparition du Croissant et quand il devait pleine lune. Les livres saints des brahmanes rapportent que durant une éclipse solaire, la classe populaire doit s'abstenir de boire, d'avoir des relations sexuelles et de prier. Le devoir des classes supérieures, celles des brahmanes, des guerriers ne s'arrête pas là. Il leur est défendu de profiter des aliments se trouvant chez eux au moment de l'éclipse, ils doivent en faire l'aumône à des individus qui ne sont pas de leur classe après avoir brisé les récipients qui les contenaient. Les lois de Mano, livre où est exposée en détail la doctrine du brahmanisme d'après les livres sacrés ou livre de Véda, prescrivaient à la classe des sinato (les grands prêtres brahmanes) de s'abstenir chaque jour de manger, de boire et de dormir, de voyager depuis le coucher du soleil jusqu'à la disparition des rayons telluriques.
Beaucoup de religions indiennes basées sur l'adoration du soleil obligent leurs fidèles à jeuner tous les jours du coucher du soleil à l'apparition de son disque dans le ciel. Si jamais des nuages le cachent à son lever, il fallait qu'ils jeunent jusqu'au moment de l'éclaircie (ce genre de jeune est suivi par les Snanimuq et la tribu des Saliches, une des tribus des Peaux rouges qu'on range parmi les autochtones habitant l'Amérique du Nord). Le Bouddhisme impose le jeune depuis le lever du soleil jusqu'au coucher durant quatre jours de chaque mois lunaire appelés La posatha: ce sont le premier; le neuvième, le quinzième et le vingt-deuxième, soit le commencement de chacune des phases de la lune. Il impose également le repos complet, défend de faire n'impose quel travail y compris la préparation du petit déjeuner, c'est pourquoi ceux qui jeunent préparent leur repas avant le lever du soleil pour chacun des quatre jours en question. C'est une des manifestations du jeune qui se retrouvent dans d'autres religions.
5-LES JEUNES PERIODIQUES DANS LA RELIGION ISRAELITE
Dans la religion israélite, on retrouve de nombreux exemples de jeunes de ce genre dont le plus important est celui du dixième jour du septième mois de l'année hébraïque (c'est le Yom Kippour ou jour du repentir). Ce jeune fut prescrit aux juifs afin qu'ils expient leurs péchés et en demandent pardon par des textes clairs et précis que rapporte la Bible (Le Lévitique Chapitre XVI versets 29 et suivants, Chapitre XXII versets 27 et suivants, Chapitre XXIX verset 7). Il semble que les Juifs des premiers siècles jeunaient le samedi de chaque semaine et le premier jour de chaque mois lunaire tout en s'abstenant de travailler. Par la suite, ils se contentèrent de s'abstenir uniquement du travail comme le laissent sous-entendre les versets qui interdisent d'une manière catégorique le jeune de ces deux jours attestant par là que c'était auparavant des jours de jeune. L'interdiction ne souvent que sur des actes qui étaient alors communs.
Le jeune de ces deux jours était en relation étroite avec les mouvements de la lune. Celui du premier jour de chaque mois lunaire est caractéristique à cet égard. Quant à celui du samedi, de nombreuses preuves attestent qu'autrefois il correspondait à l'entrée de la lune dans l'une de ses phases, ces phases astronomiques étaient, parait-il divisées en quatre, chacune d'elles portant le nom de semaine et se terminant le samedi. D'ailleurs l'idée de diviser le temps en semaine fut imposée aux hommes dès les premiers âges de l'humanité, par la succession des phases de la lune, car chacune d'elles nécessitait sept jours. Ainsi le jeune qu'observaient autrefois les juifs le samedi se rattache aux mêmes phénomènes qui ont porté les bouddhistes à jeuner quatre jours par mois lunaire. Les versets 2, 3, 9, 10 du chapitre VIII du Livre de Néhémie, (un des chapitres d'histoire de l'Ancien Testament), laissent entendre qu'un grand nombre de juifs jeunaient le premier jour du septième mois hébraïque. Néhémie, lui-même las approuva et ordonna au peuple d'envoyer à ceux qui jeunaient ce jour-là, le repas de rupture du jeune.
On trouve de même dans le premier verset du Chapitre IX du Livre de Néhémie une preuve que les juifs jeunaient le vingt-quatrième jour du septième mois hébraïque.
"Le vingt-quatrième jour du septième mois, les israélites se sont réunis couvert de bure et cendre pour célébrer le jour de leur jeune".
Il semble selon le Livre de Zacharie qu'après leur sortie de Babylone, -les juifs jeunaient d'autres jours périodiques en se souvenant d'événement tristes de leur histoire. Ils qualifièrent chacun de ces jeunes du mois hébraïque d'un adjectif numéral correspondant au mois hébraïque où l'événement avait eu lieu. Il y avait ainsi le quatrième mois hébraïque (Tammouz) en souvenir de Jérusalem. Le cinquième jeune qui avait lieu le dix-neuvième jour du cinquième mois (Abe) en souvenir de la destruction du temple et de Jérusalem. Le sixième jeune celui d'Esther qui avait lieu le troisième jour du sixième mois (Azar) qui rappelle l'histoire d'Aman et d'Esther. Ce dernier est un livre assez court de l'Ancien Testament qui comprend 19 petits chapitres. Aman était le ministre d'Assérus, roi des Ferses et il avait organisé un complot pour massacrer tous les juifs. Eshter, la femme du roi, découvrit le complot, étant elle aussi d'origine juive, elle le fit échouer et Aman fut tué. Cet Aman est autre que le ministre de Pharaon cité dans le Coran dans la Sourate al-Qassas (le Récit) verset 38 et la Sourate Ghafer versets (36, 37). Le septième jeune avait lieu le troisième jour du septième mois (téchérine) pour commémorer le meurtre de Godolias, le dernier chef juif au lendemain du pillage de Babylone. Le dixième avait lieu le dixième jour du mois (Qanoun Al-Thany) pour rappeler le siège de Jérusalem.
Les juifs avaient encore d'autres jeunes qui étaient louables et qui avaient lieu à des dates périodiques pour la commémoration de la mort de leurs prophètes, de leurs grands chefs tels que Moise, Aaron ou pour rappeler d'autres événements de leur histoire. Il y aurait vingt-cinq jeunes. Certains hommes pieux jeunaient le mercredi et le jeudi de la chute du Temple. Le premier et le second lundi et le premier jeudi du mois de 'Ayar (mai) et Hachouane (octobre) après la fête de Pâques afin d'expier leurs péchés durant les fêtes. Ils ont pris l'habitude de faire jeuner le premier né la veille de Pâques pour commémorer l'extermination de chaque premier-né de parents égyptiens les empêchèrent de quitter l'Egypte.
CHAPITRE II
LE JEUNE ET L'ISLAM
1-CE QUE LE JEUNE PERMET DE REALISER EN ISLAM
En Islam le jeune consiste à avait la ferme intention de s'abstenir de manger et de boire, d'avoir des relations sexuelles et de le pratiquer depuis l'aube effective jusqu'au coucher du soleil. Le jeune cesse à la suite de toute infraction à ces conditions. Si celui qui jeune, conscient de ce qu'il fait, mange boit, a des relations sexuelles, le jeune est rompu. Si jamais il s'abstient de manger, de boire et d'avait des relations sexuelles sans avoir l'intention de jeuner, l'Islam ne le considère pas en état de jeune. Le jeune n'atteint sa plénitude que si le fidèle évite de commettre ce qui est défendu ou interdit, s'éloigne des questions futiles, ne nuit pas à son prochain et pardonne à ceux qui lui font du tort. Le jeune le moins valable est celui qui se réduit au simple fait de s'abstenir de boire, de manger d'avoir des relations sexuelles depuis l'aube jusqu'au coucher du soleil sans l'intention de jeuner. Au-dessus de tout cela, nous avons des formes de jeunes supérieures en Islam qui s'échelonnent suivant le degré de noblesse et de leur élévation vers Dieu jusqu'à l'idéal précité que le Prophète invite à réaliser quand il dit:
"Quiconque ne renonce pas a l'hypocrisie Dieu n'a nullement besoin qu'il s'abstienne de boire et de manger".
Dans ce Hadith (tradition) on entend par "dhur) hypocrisie ce qui est défendu et interdit tant en paroles qu'en actes. Le Prophète confirme cette interprétation dans un autre Hadith: "Si l'un de vous se trouve un jour en état de jeune, il ne faut pas qu'il commette des actes grossiers, mène grand bruit on agisse d'une manière stupide. Si quelqu'un l'insulte ou le défie qu'il dise je suis en état de jeune! Je suis en état de jeune!".
2-LES FINS DU JEUNE ET SA LEGISLATION EN ISLAM
La sagesse, les résultats que l'on peut atteindre par cette voie, Dieu les a résumés dans les derniers mots de ce verset:
"O vous qui croyez, le jeune vous a été prescrit, comme il a été prescrit a ceux qui vous précédèrent dans l'espoir que vous serez pieux".
Dans l'espoir il exprime un souhait c'est-à-dire il espère que le jeune devienne un acte de piété de crainte et d'obéissance…. Le rapport entre la piété et le jeune revêt quatre formes.
- Le jeune consiste dans l'abstinence des principaux désirs du corps et de ses besoins essentiels pour obéir à le jeune devienne un acte de piété de crainte et d'obéissance. La piété, la crainte et l'obéissance que cela implique.
- Le jeune consiste en des actes passifs que Dieu seul connait et qui ne se manifestent pas aux créatures. De ce fait, il est entièrement consacré à lui, dépouillé de tout hypocrisie. La prière, al-Zakat, le pèlerinage sont des actes concrets de dévotion qui se manifestent par des actions que les créatures peuvent voir, ils peuvent être entachés d'hypocrisie et accomplis par des gens déloyaux désirant faire figure de gens pieux. Quant au jeune, c'est une action qui prend une forme passive. Seul Dieu en à connaissance et l'homme ne peut l'accomplir, par hypocrisie car s'il a l'intention d'être hypocrisie, il pourrait se cacher de ses semblables et rompre son jeune sans que personne ne le soupçonne. Le jeune selon les formes licites ne peut être quêté que par le désir d'être à Dieu et d'obéir à ses ordres dans un Hadith (tradition) le Prophète dit, exprimant la volonté de Dieu:
- "Tout acte du fils d'Adam est pour lui, sauf le jeune accompli à mon intention et qui Seul le récompense".
- Le jeune est donc, comme nous l'avons montré, pour lui seul et ne peut être dicté que par le désir d'être agréable et d'obéir à ses ordres, pour conséquent celui qui jeune occupe un haut rang auprès de Dieu et sa récompense est grande comme le prouvent les Traditions cités plus haut et comme le prouvent encore d'autres Traditions.
- Abou Imama rapporte:
- "Je me suis rendu auprès du Prophète et lui dis de m'ordonner un acte qui me permit d'aller au Paradis. Il me répondit: "Tu n'as qu'à jeuner, le jeune n'a aucun équivalent (c'est-à-dire rien qui l'égale ou qui le vaille auprès de Dieu).
- Je me suis rendu une seconde fois auprès du Prophète et lui dis de m'ordonner une action qui permit d'entrer au Paradis. Il me répondit: "Observe le jeune"
- On rapporte encore ce qui suit:
- "Par celui qui tient ma vie entre ses mains, l'haleine de l'homme qui jeune est plus agréable à Dieu que le parfum du musc".
- Ders Traditions rapportent ce qui suit:
- "Celui qui jeune a deux joies en rompant son jeune, il est satisfait de ce qu'il mange et s'il rencontre son Dieu il est heureux d'avoir jeuné".
- Le jeune en lui-même est une grande manifestation de piété que Dieu a rattachée à ces paroles "Dans l'espoir que vous serez pieux" car il est représenté par des actes passifs que Dieu seul peut connaitre et qui ne peuvent être accomplis que pour lui être agréable et pour obéir à ses ordres.
- Le jeune par ce qu'il comporte d'abstinence affaiblit la force corporelle et par là affaiblit son emprise sur l'homme. A mesure que faiblit la force corporelle son emprise se relâche sur l'homme, ses instincts s'étiolent, sa spiritualité se purifie. Et à mesure que ses passions faiblissent et que sa spiritualité s'intensifie, sa volonté s'affermit et il s'éloigne du péché. Car la plupart des fautes sont dues au corps et à ses passions. Le Prophète déclare: "Le jeune est une sauvegarde et une chasteté. Le jeune protège l'homme du péché car il affaiblit le désir".
- Al-Bukhari et Muslim rapportent dans leurs Sahih qu'Abdallah Ibn Omar aurait dit:
- Le Prophète nous a déclaré:
- "O Jeunes gens …. Que celui qui peut subvenir à ses charges se marie, il rend la vie féconde et se préserve du péché. Celui qui ne peut subvenir à ses charges qu'il jeune, c'est pour lui une action de chasteté". Autrement dit, celui qui peut subvenir aux charges du mariage doit se marier et celui qui ne le peut doit jeuner, car le jeune brise le désir, affaiblit et préserve l'individu de commettre ce qui défendu. Le jeune est donc par l'affaiblissement du corps et du désir qu'il entraine une forme de piété à laquelle Dieu, lui-même, l'a rattaché en disant "Dans l'espoir que vous serez pieux". Le jeune est un moyen qui facilite ma piété de l'homme et qui met à sa disposition les conditions qui permettent de la réaliser.
- Le jeune aguerrit la volonté, et lui permet d'être la maitresse des désirs et des passions qui l'incitent au péché et cela est notamment sensible dans le jeune suivi qui dure longtemps et qui se répète chaque année comme celui du Ramadan. L'individu s'exerce à dominer ses désirs et ses passions, chaque année, pendant un mois entier, l'homme gagne ainsi une force qui lui permet de résister à ses désirs et à ses passions pendant le restant des mois de l'année. Pour l'âme, le jeune du Ramadan est pareil au vaccin destiné au corps. Comme le vaccin donne au corps une force qui lui permet de résister à certains microbes, ainsi le jeune pourvoir l'âme d'une force qui permet de résister aux désirs et aux passions. Et comme, il faut répéter l'injection du vaccin ou son inoculation afin de renouveler, l'immunité du corps et afin qu'il ne perde pas son pouvoir de résistance. Il faut de même que le jeune du Ramadan se répète une fois par an afin de renouveler l'immunité de l'âme et afin qu'elle ne perde pas sa force de résistance.
- Le jeune à ce point de vue, est un moyen d'être pieux qui a été défini par Dieu et qui se rattache à ses paroles de la révélation: "Dans l'espoir que vous serez pieux". C'est un moyen qui facilite à l'homme la piété et les conditions favorables pour y parvenir.
- Tel est le bilan de ce que rapportent le Coran et les Traditions sur le jeune et les résultats auxquels il pourrait conduire. Ce bilan se dégage en quelque sorte de ce que Dieu a révélé "dans l'espoir que vous serez pieux" et qui conclut le verset de jeune ainsi que les Traditions du Prophète que nous avons citées au cours de notre explication. Cependant les sermons des prédicateurs, les écrits de certains auteurs rappellent d'autres buts et tirent du jeune des leçons différentes. Ils prétendent que c'est une méthode hygiénique qui guérit le corps de certains maladies ou l'immunise contre certains maux, que c'est un moyen pour que les riches ressentent les affres de la faim et qu'ils deviennent généraux à l'égard des pauvres, etc…
- Cependant je préfère limiter la leçon du jeune à ce que je viens de dire et ne point de rattacher à cet ensemble de fins pour plusieurs raisons dont voici les principales:
- Les fins qu'ils citent ne sont nullement appuyées par le Coran ou la Sunna et nous sommes, donc, en présence de fins forgées et nous devons limiter notre sujet à ce qui est dit dans le livre de Dieu et la Sunna du Prophète.
- Toutes ces fins défigurent la nature de cette dévotion, rabaisse son caractère de sainteté et de grandeur et rejette le tout dans la routine de l'habitude. Elles font du jeune une méthode d'alimentation ou un régime comme disent les maladies. Certains font de la prière une discipline du corps, une gymnastique ou un programme sportif pour développer les muscles, les articulations et les organes du corps. Il est évident que l'an ne peut passer sous silence ces interprétations qui comportent des erreurs et rabaissent les actes de dévotion, les ravalent au niveau d'habitudes et les dépouillent de toutes leurs hautes significations spirituelles et y accolent des faits matériels, futiles rattachés au corps et à ses besoins.
- Les fins qu'ils citent sont sujettes au doute et à la suspicion. Certains investigateurs dans les domaines des sciences médicales et de l'alimentation peuvent estimer que le jeune tel qu'il est conçu dans la religion musulmane n'a pas les avantages hygiéniques qu'on lui provoque pas chez les riches les sentiments de charité désirés envers les pauvres et que si tel était son but il ne devait être imposé qu'aux riches. D'autre part, si l'on a des doutes sur la fin et le but désiré, on ne tarderait pas en avoir quant à la dévotion même et l'on ne fera qu'ébranler la foi des croyants. C'est pourquoi nous préférons limiter la leçon du jeune, ce que nous pouvons tirer du Coran et de la Sunna.
- 3-LES SORTES DE JEUNES EN ISLAM
- En Islam il existe 5 sortes de jeunes.
- Le jeune al-Fard (obligation) qui est celui du Ramadan.
- Le jeune al-Qada celui que le musulman accomplit pour compenses les jours où n'a pas jeuné durant le mois de Ramadan
- Al-Nadr à la suite d'un vœu.
- Le jeune al-Qafarat, jeune obligatoire pour expier les péchés et les fautes.
- Le jeune al-Fataweh ou jeune que l'on accomplit par dévotion sans que cela soit un devoir pour l'individu.
- Nous aborderons d'abord et en détail le jeune du Ramadan, puis nous réserverons un chapitre à chacun des quatre autres.
- 4-LE JEUNE DU RAMADAN
- Dieu a imposé le jeune du Ramadan aux musulmans et leur a révélé un certain nombre de dispositions dans les quatre versets suivants de la Saurate d'al-Baqara (la Génisse):
- O vous qui croyez! Le Jeune vous a été prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous précédèrent dans l'espoir que vous serez pieux.
- Jeunes des jours comptés. Celui qui parmi vous, sera malade ou en voyage (jeunera) un nombre égal de jours. Celui qui peuvent jeuner (mais ne le font point) incombe un rachat. La nourriture d'un pauvre; quiconque fait volontairement un bien (plus grand) cela est bien pour lui. Jeuner est un bien pour vous. Si vous le savez.
- Le mois du jeune est le mois de Ramadan dans lequel on a fait descendre la Révélation comme Direction pour les hommes et Preuves (sic) de la direction et de la salvation. Quiconque verra de ses yeux la nouvelle lune, qu'il jeune ce mois. Cela parmi vous qui sera malade ou en voyage jeunera un nombre égal d'autres jours. Allah veut pour vous de l'aise et ne veux pas de la gêne. Achevez cette période de (jeune) magnifiez Allah par (gratitude) qu'il vous a dirigés. Peut être serez-vous reconnaissants.
- Durant la nuit du jeune, je déclare pour vous licite de faire galanterie avec vos femmes, elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles. Allah a appris que vous êtes droits vous-mêmes (mais). Il est revenu (de sa rigueur) contre vous et a effacé (votre faute). Maintenant cohabitez avec elles e recherchent ce qu'Allah a prescrit pour vous. Mangez, buvez jusqu'à ce que se distingue pour vous le fil blanc du fil noir à l'aube. Faites jeune complet jusqu'à la nuit. (Verset 183, 184, 185, 187).
- Tous ces versets furent révélés à Medine. Tous ou une partie furent révélés un lundi, le deux cha'aban de la IIème année de l'Hégire, la 55ème après la naissance du Prophète, soit en l'an 623 de 1'ère chrétienne.
- Nous déduisons le caractère obligatoire du jeune au mois de Ramadan, des deux phrases révélés dans les versets précités. L'une d'elle est:
- "Quiconque verra la nouvelle lune jeunera ce mois".
- Cette phrase enjoint le jeune. La forme de la phrase arabe est celle d'un impératif catégorique et les formes équivalentes sont employées pour intimer un ordre, pour affirmer une obligation. La deuxième phrase est:
- "O vous qui croyez! Le Jeune vous est prescrit".
- Le Coran emploie le verbe "prescrit" dans le sens de loi, d'obligation contenu dans le sens et hymnologique du mot Dieu, bien plus il emploie le verbe prescrire qui n'implique pas seulement l'obligation de jeuner mais lui donne plus de force, l'affirme, la souligne et laisse entendre qu'on ne peut pas la négliger. Les Arabes sous-entendent tous ces sens quand ils emploient ce verbe et utilisent cette forme dans leurs discours. On révélerait encore dans ce verset un autre indice qui souligne l'obligation de jeuner le mois de Ramadan. C'est l'emploie de l'invocation: O vous qui croyez ! … Dans la langue arabe l'invocation précédant la demande dénote la grande importance qu'on accorde à celui qui parle à la demande et à son vif désir de la voir exécutée. L'obligation de jeuner le mois de Ramadan n'est non seulement affirmée par les versets précédents mais aussi citée dans la Sunna par divers Hadiths (traditions).On rapporte entre autre qu'Ibn 'Omar dit: "Le Prophète a déclaré que l'Islam est basé sur cinq piliers: la Shahada qu'il n'y a qu'un Dieu et que Muhammad est son Prophète, la prière, la Zakat, le jeune du Ramadan et le pèlerinage".
- Talha Ibn 'Obeid Allah rapporte ce qui suit: "Un homme demanda au Prophète:
- O Prophète de Dieu. Informe-moi de ce qui ,'est prescrit comme jeune.
- Le Prophète li répondit:
- Le mois de Ramadan.
- Il lui dit:
- Suis-je astreint à d'autre jeune?
- Non, à moins que ce soit volontairement."
- Cette obligation de jeuner est aussi prouvée par les actes du Prophète, le Consensus des Sahabas ou Compagnons du Prophète et des musulmans.
- Ainsi est considéré comme impie, celui qui nie cette obligation s'il est musulman, Il sera considéré comme renégat et devra être traité comme tel.
- 5-LA RESSEMBLANCE ENTRE LE JEUNE DE RAMADAN ET CELUI DES TRENTE CHEZ LES SABEENS ET MANICHEENS
- Maintes personnes mal intentionnées mobilisèrent leurs efforts pour nuire à l'Islam sous le couvert de recherches historiques et d'enquêtes sociales et essayèrent de ramener les sortes de jeunes périodiques chez les musulmans à leurs similaires chez les Sabéens et les Manichéens…. Ils dirigèrent la majeure partie de leurs efforts mal intentionnées à identifier le jeune du Ramadan notamment au jeune des Trente chez ces derniers et nos prières aux leurs.
- Parmi ces personnes citons le docteur Jacob, un Allemand qui dans un traité consacré au jeune du mois de Ramadan établit des calculs très longs et de minutieuses comparaisons les calendriers arabe d'une part et les calendriers babylonien et chrétiens d'autre part, que le jeune fut prescrit, pour la première fois, en 623 de 1'ère chrétienne et que le premier jour de Ramadan correspondait au 6ère jour du mois de Azar.
- Cependant, comme nous l'avons déclaré, le jeune fut prescrit le lundi 2 du mois de Cha'aban, en l'an II de l'Hégire. L'Hégire ayant eu lieu le vendredi 16 juillet 54 à partir de la naissance du Prophète. Il s'ensuit que le premier mois que les musulmans jeunèrent tomba du début à la fin, à la même datte que le jeune des Sabéens. Westermarch a une opinion presque identique mais il est plus circonspect dans sa manière de s'exprimer puisqu'il dit:
- "La ressemblance du jeune de Ramadan et celui des Sabéens et des Manichéens est tellement évidente qu'elle pousse l'investigateur à les considérer comme trois branches d'un même tronc. Il est donc probable que Muhammad ait imité le jeune des Sabéens ou celui des Manichéens ou les deux à la fois."
- Tout cela, ma foi, n'est que du verbiage fréquent chez la plupart des européens qui ont entrepris des recherches sur des dogmes et des actes de dévotion de la religion musulmane. On constate qu'avant de chercher à comprendre des points communs dans d'autres religions une fois découvert leur sectarisme les pousse à parler immédiatement d'imitation. Les ruses, les prétextes historiques ne leur manquent pas pour revêtir leur caprice du voile de la vérité.
- Il n'est point question de réfuter en détail ce qu'ils ont avancé au sujet du jeune du mois de Ramadan, cependant nous ne pouvons nous empêcher de signaler certains faits que leur sectarisme les a empêchés de voir et qui sont susceptibles de démolir leurs prétentions.
- Durant la période préislamique, on ne signale aucun rapport intellectuel ou religieux entre Qoreish, tribu du Prophète, et les Sabéens et les Manichéens. Plus d'un obstacle en fut la cause, en particulier la différence de langue, d'écriture, de culture, de civilisation et enfin l'énorme distance qui sépare les deux régions: Les Sabéens et les Manichéens habitaient à la frontière ouest de la Perse et en Perse même alors que les Qoreishites habitaient le Hidjaz et leurs voyages d'affaires s'écartaient rarement des routes de Syrie et de Yémen. Ils suivaient l'une en hiver et l'autre en été: ces deux voyages sont cités dans le Coran: "A cause de l'entente de Qoreish (de) leur entente dans la caravane d'hiver d'été. "Le Prophète n'eut pas de rapports que l'on sache avec les Sabéens et les Manichéens avant la révélation qui lui fut faite de sa mission, il ne connut pas leur culture religieuse et ne s'intéressa pas à leur jurisprudence et n'apprit rien d'eux. Il en fut ainsi assez longtemps après l'annonce du message: "Tu ne récitais avant celle-ci aucune écriture ni n'en traçais de ta dextre. Les tenants du Faux sont donc certes dans l'hypothèse."
- On pourrait rétorquer cela qui avancent ces affirmations mensongères et leur montrer que le jeune du Ramadan diffère radicalement des autres par ses conditions, ses règles, son époque, son mode, son accomplissement, ses fins, sa sagesse, sa législation et par celui la même qui accomplit du jeune des trente jours chez les Manichéens et les Sabéens. La seule ressemblance à signaler est le nombre et la succession des jours, ressemblance purement formelle qu'il serait arbitraire de considérer cette preuve de l'imitation de l'un par l'autre. D'ailleurs même sur ce point, ils sont différents.. le jeune islamique dure un mois lunaire, alors que le jeune des Sabéens et des Manichéens est de trente jours qui commence le 8ème jour d'un mois solaire. Le jeune islamique commence avec le mois et le couvre entièrement alors que leur jeune et se termine le mois suivant.
- Dieu dans le Coran nous dit pourquoi le mois de Ramadan fut choisi pour devenir le mois du jeune c'est parce qu'au cours de ce mois le Coran fut révélé et Dieu dit:
- "(Le mois du jeune) est le mois de Ramadan dans lequel on a fait descendre la Révélation comme Direction pour les hommes et preuves de la direction et de la salvation. Quiconque voit de ses yeux la nouvelle lune qu'il jeune le mois de Ramadan."
- L'événement en vertu duquel le mois de Ramadan fut choisi comme le mois du jeune est un événement islamique n'ayant aucun rapport avec les Manichéens et les Sabéens.
- Cependant le Coran spécifie que les législations établies à notre intention ressemblent à celles qui ont été établies antérieurement pour d'autres nations.
- Dieu dit au sujet du Ramadan: "Il vous a tracé à l'égard du culte ce qu'il a commandé à Noé, et ce que nous avons révélé et aussi ce que nous avons commandé à Abraham et à Moise et à Jésus. O vous qui croyez, le jeune vous a été prescrit comme il a été prescrit à ceux qui furent avant vous".
- Il est possible que le jeune des trente jours chez les Sabéens et les Manichéens ait pu avoir pour origine une législation divine qui, au cours des siècles, a été dénaturée et transposée et qui, par la suite, s'est éloignée de son but initial et s'est teintée d'astrolâtrie. La religion musulmane prescrivit le même jeune que ces religions mais elle le dépouilla de tous les restes de l'idolâtrie, il en est de même de toute ressemblance ou similitude entre les autres religions et l'Islam.
- 6-LE JEUNE DU RAMADAN CHEZ LES JUIFS, LES CHRETENS ET LES ARABES DURANT LA PERIODE PREISLAMIQUE
- Certains commentateurs interprétaient ces paroles de Dieu: "O vous qui croyez! Le jeune vous a été prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous précédèrent", déclarèrent que le jeune du mois de Ramadan avait été imposé aux fidèles des religions révélées et que les Juifs et les Chrétiens l'avaient négligé quand ils commencèrent à dénaturer les devoirs religieux.
- Certains historiens avancèrent que le jeune du mois de Ramadan était suivi par certaines tribus arabes durant la période préislamique et notamment à Qoreish. Ibn Ishaq rapporte que le Prophète, avant la révélation du message, se réfugiait chaque année dans la caverne de Hara durant un mois où il jeunait et donnait à manger a des malheureux. Ce mois était le mois de Ramadan au cours duquel le Coran fut révélé.
- Durant cette période, Qoreish en faisait une sorte de dévotion et pratiquait le jeune. La phrase d'Ibn Ishaq signifie que le jeune du mois de Ramadan était un acte de dévotion pour les gens de Qoreish pendant la période préislamique.
- Les commentateurs ne s'accordent pas sur l'origine de ce jeune. Les uns pensent que Abraham en fut le promoteur, d'autres affirment qu'Abdel Mottaleb, le grand-père du Prophète, fut le premier à le mettre en honneur et à le pratiquer. Cependant rien n'est prouvé d'une manière décisive et quelle que soit la part de vérité dans ces versions aucun grief n'est porté à la religion musulmane. Le fait que le jeune du mois de Ramadan ait été imposé aux Arabes et à certaines de leurs tribus avant la révélation du Message du Prophète ne nuit en rien à la religion musulmane. Le texte du Coran nous impose maintes choses qui avaient été demandées aux nations antérieures. Dieu dit: "Il vous a tracé à l'égard du culte ce qu'il a commandé à Noé, et ce que nous avons révélé et aussi ce que nous avons commandé à Abraham et à Moise et à Jésus."
- Il dit encore: "O vous qui croyez, le jeune vous a été prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous précédèrent."
- La législation islamique approuva les rites des Arabes pendant le Pèlerinage et autres, après les avoir dépouillés de tous les restes de l'idolâtrie et de toute adoration qui ne soit pas destinée à Dieu.
- 7-LE JEUNE D'AL-QADA'
- Si une personne, capable de jeuner, rompt volontairement le jeune pendant le mois de Ramadan sans une excuse valable, elle doit observer le jeune d'al-Qada' et d'al-Qafara dont nous parlerons dans le chapitre IX.
- Si jamais cette personne rompt le jeune pour des raisons valables comme le voyage, les menstrues, la grossesse, les couches, une maladie assez grave, elle n'est astreinte qu'au jeune d'al-Qada' comme ile nous expliquent en détail dans les ouvrages de Fiqh musulman. Le Coran fait allusion à quelques-unes de ces excuses quand il dit: "Celui qui parmi vous sera maladie ou en voyage (jeunera) un nombre égal de jours". Al-Qada' signifie qu'il doit jeuner au cours d'un mois un jour pour chacun des jours qu'il n'a pas jeuné au mois de Ramadan mais il n'y a aucune époque spécifique pour le jeune d'al-Qada'. Tous les jours des onze autres mois de l'année sont valables excepté ceux où il est interdit de jeuner comme le rapportent les ouvrages portant sur ce sujet.
- 7-LE JEUNE AL-NADR
- Si un musulman fait vœu de jeuner un jour ou un nombre de jours déterminés, il doit se conformer à son vœu. Si jamais, il a fait le vœu de jeuner un jour ou un nombre indéterminé de jours, il doit jeuner sans être lié par une date comme l'explique le Fiqh et en vertu de cette parole de Dieu: "qu'ils s'acquittent de leurs vœux".
- 9-LE JEUNE D'AL QAFARA
- Le jeune d'al-Qafara a lieu dans les cas suivants:
- 1)L'homicide involontaire ou un péché équivalent, c'est ce que l'on peut déduire des versets suivants:
- Il n'est point d'un Croyant de tuer un Croyant, sauf par erreur. Quiconque tue un Croyant, par erreur, (se libèrera) par affranchissement d'un esclave croyant et prix du sang remis ) la famille (de la victime), a celle-ci sauf d'aumôner (avec ce prix du sang). Si (la victime) fait partie d'un groupe et hostile a votre égard et qu'elle soit croyante (à l'insu du meurtrier celui-ci se libérera) par affranchissement d'un esclave croyant. Si (la victime) fait partie d'un groupe entre lequel et vous existe un pacte, (le meurtrier se libérera) par prix du sang remis à la famille 'de la victime) et affranchissement d'un esclave croyant. Quiconque ne trouvera toutefois pas 'moyen de se libérer ainsi le fera par) un jeune de deux mois consécutifs pour qu'Allah revienne (de Sa rigueur). Allah est omniscient et sage (Sourate "al-Nissa" (les Femmes) verset 92.
- 2)Al-Dhahar, au cas où l'homme déclare sa femme lui est aussi sacrée que sa mère" et qu'il désire par la suite revenir sur sa déclaration: c'est ce que l'on peut déduire de ces versets:
- "Ceux qui répudient leurs femmes par la formule "Tu es pour moi comme le dos de ma mère" puis qui répéteront ce qu'ils ont dit (devront se racheter par) affranchissement d'un esclave avant d'avoir commerce mutuel. (Sourate al Mugadala La Discussion) versets 3-4.
- 3)Le parjure! Au cas où le musulman jure par Dieu qu'il accomplira telle action et puis n'exécute pas son serment.
- Dans le Coran, il est dit ceci au sujet de cette Qafara:
- "Allah ne vous reprendra pas pour (votre) jactance en vos serments mais il vous reprendra de ce que vous aurez conclu par des serments (non tenus). Le rachat de ce parjure sera (ou) de nourrir dix pauvres (d'une nourriture prise) parmi la nourriture moyenne dont vous nourrissez les vôtres) o de vêtir dix pauvres ou d'affranchir un esclave. Pour quiconque ne trouvera pas (moyen de se racheter ainsi) un jeune de trois jours. Voilà la rachat de vos serments quand vous y manquez. Tenez donc vos serments. Sourate al-Ma'ida (La Table Servie) verset 89.
- 4)Celui qui accomplit des actions réprouvées pendant la période de sacralisation (Ihram) t qui n'a pas les moyens de se racheter. Celui qui durant le mois de pèlerinage se met en état de sacralisation pour accomplir la'Umra puis se rétracte doit présenter une offrande (un bête égorgée) pour cette insolvabilité étant incapable de présenter cette offrande Dieu dit:
- "O vous qui croyez! Ne tuez pas de gibier alors que vous êtes sacralisés. Quiconque parmi vous en tuera intentionnellement (devra ou bien) une compensation égale à la bête de troupeau qu'il tue en offrande consacrée à la Kaaba-deux hommes intègres parmi vous jugeront-ou bien son rachat sera la nourriture d'un pauvre (ou bien à défaut) un jeune équivalent à cela. Sourate al Ma'ida (La Table Servie) verset 95.
- Il dit encore
- "Faites entièrement le pèlerinage de la 'Umra pour Allah. Si vous êtes empêchés (libérez-vous) parce qu'il vous sera aisé (de sacrifiez) comme offrande (Hady). Ne vous rasez point la tête avant l'offrande (Hady) ait atteint le bien de son immolation. A quiconque parmi vous sera malade, atteint d'un mal, affectant la tête, incombera le rachat par un jeune, une aumône (Sadaka) ou un sacrifice rituel (nusuk) quand vous serez en sécurité, à quiconque fera usage de la 'Umra jusqu'au pèlerinage incombera ce qu'il lui sera aisé (de sacrifier) comme offrande (Hady) (Mais) quiconque ne trouvera pas (à sacrifier) se libérera par un jeune de trois jours durant le pèlerinage et sept jours lors de son retour soit dix jours entiers. Sourate al-Baqara 'La Génisse) verset 196.
- 5)Celui qui rompt le jeune à Ramadan sans aucune excuse valable devra pour se racheter affranchir un esclave s'il ne peut le faire, il devra jeuner soixante jours s'ils ne le peut pas, il il doit nourrir soixante pauvres.
- Chacune de ces sortes de Qafara implique une foule de détails et l'on ne peut l'épuiser complètement. Il faudrait se référer aux ouvrages de Fiqh Musulman.
- NOTES: D'après le rite Malaki et d'après une version d'Ahmad ibn-Hanbal, il a le choix entre ces trois sortes de pénitence.
- 10-LE JEUNE AL FATAWI' (VOLONTAIRE)
- Le Musulman a le droit de jeuner volontairement tous les jours à l'exception de ceux où le jeune est interdit. Les jours des deux fêtes, et les jours d'al-Tashriq c'est-à-dire les trois jours qui suivent la fête du sacrifice d'après Ibn Omar qui rapporte que le Prophète interdisait de jeuner ces jours entendant par là la rupture du jeune et ceux de la fête du sacrifice. D'après Abou Horira, le Prophète aurait envoyé Abdallah Ibn Haudhafa à Mona pour dire aux gens: "Ne jeunez pas ces jours-ci, entendant par là les jours d'al-Tashriq, ce sont des jours où l'on mange, doit et où l'on évoque Dieu". Le jour de 'Arafat pour les pèlerins, car d'après Abou Horira le Prophète défendit de jeuner le jour de 'Arafat à 'Arafat et les jours où le jeune n'est pas toléré comme le vendredi et le samedi d'après Amer al-'Ash'ari qui déclare: "J'ai entendu le Prophète dire:
- "Le Vendredi est pour nous un jour férié, ne le jeunez que si vous jeunez le jour qui le précède ou celui qui le suit. Et d'après Basr al-Salmi qui rapporte sous l'autorité de sa sœur Al-Sama' que le Prophète dit:
- "Ne jeuner pas le samedi, entendant par là ne le distinguez pas le jeune que si une obligation s'impose ou à la suite d'un vœu par exemple et si quelqu'un d'entre vous ne trouve que des peaux de raisins ou la tige d'un arbre qu'il les mâche".
- La Sunna engage à jeuner des jours déterminés tels que le jeudi de chaque semaine. Abou Horaira rapporte tels que le Prophète jeunait le plus fréquemment le lundi et le jeudi d'après une référence sure il jeunait également trois jours de mois de Ragab, le 16ème jour de Cha'aban ou d'autres jours encore. 'Aicha déclare: "je n'ai jamais vu le Prophète jeuner un mois entier sauf le mois de Ramadan. Je ne l'ai vu jeuner aussi fréquemment qu'au mous de Cha'aban. Rapporté par al-Bukhari et Muslim; six jours consécutifs commençant le dixième jour du mois de Chawal selon cette déclaration du Prophète: "Quiconque jeune le mois de Ramadan et le fait suivre de six jours de jeune à Chawal est considéré avoir jeuné toute l'année" Ce fait est d'ailleurs rapporté par le groupe des traditionnalistes à l'exception d'al-Bukhari et al-Nassa'i d'après Abou Ayub al-Ansary; le 9ème jour de Dhulal Heggah, la Journée de Arafa puisque le Prophète dit: "Le jeune de la journée de Arafa rachète deux années précédentes et futures. Cela est rapporté par les traditionalistes saul al-Bukhari et al-Termedhi d'après Abou Qatadah. Cela s'applique évidemment à celui qui n'est pas en pèlerinage. Quant au pèlerin, il ne doit pas jeuner ce jour-là. Comme nous l'avons déjà dit, Abou Horaira déclare que le Prophète a défendu de jeuner le jour de 'Arafat à Arafat rapporté par Ahmad, Abou Daoud, al-Nassa'i et Ibn Magah, le mois de Moharram d'après ce que rapporte Abou Horaira qui déclare: "On a demandé au Prophète quel est le jeune le plus agréable à Dieu après celui du mois de Ramadan. Il déclara: Le mois de Dieu que vous appelez al-Moharram rapporté par Ahmad, Muslim et Abou Daoud. Le jeune du 13e, 14e et 15e jour de chaque mois lunaire d'après Abou Dhar Al-Ghéfari qui dit: "le Prophète nous a ordonné de jeuner tous les mois sauf les trois jours blancs 13e, 14e et 15e jour du mois lunaire et que ce serait comme si nous avions jeuné toute l'année" rapporté par al-Nass'i vérifié par Ibn Hanani. Ces jours sont appelés blancs, parce que c'est alors que la lune atteint sa plénitude. Il y a aussi le jeune du neuvième, dixième et onzième jour de Moharram. On rapporte à ce sujet que le Prophète vit que les communautés juives de Yathrib jeunaient pendant les jours de 'Achoura, il leur demanda la cause. Ils lui répondirent: nous jeunons ce jour car il nous rappelle celui où Dieu sauva Moise et les juifs de la tyrannie du Pharaon et leur permit d'émigrer d'Egypte. Le Prophète déclara Moise nous revient plus qu'à vous et je demande à dieu de pardonner le jeune de ce jour-là, les péchés de l'année précédente. Il jeuna ce jour-là et les musulmans le jeunèrent avec lui.
- Le Prophète prit soin de se différencier des juifs, il ordonna de jeuner le neuvième et dixième jour. Ibn Abbas rapporte: Lorsque le Prophète jeuna le jour de 'Achoura et en fit un jour de jeune pour les croyants. Des fidèles dirent: "O Prophète de Dieu c'est le jour que les juifs et les chrétiens vénèrent. Il leur répondit: S'il plait à Dieu, nous jeunerons l'an prochain, le neuvième et dixième jour. Mais ajoute l'auteur, l'année suivante le Prophète était mort. Rapporte par Musli, et Abou Daoud.
- Dans une autre version, il convia au jeune le jour qui le précède et celui qui le suit soucieux de le distinguer nettement de jeune des Juifs.
- Al-Qayam détait des récits relatifs au jeune de 'Achoura que pour le parfaite, il convient de jeuner la veille et le lendemain de ce jour et non seulement le dixième jour.
- Si nous revoyons la date des jours que jeunèrent les juifs nous cnstaterons que ce jour-là ne tombe pas toujours le dixième jour du mois de Moharram, il semble qu'il soit accidentellement tombé cette année-là, le dixième du mois de Moharram. Les Juifs suivent le calendaire hébreu différent de celui des arabes.
- D'après 'Aicha ce jeune a une origine arabe pré-islamique et non juive et elle déclare: "Le jour de 'Achoura est un jour que les gens de Qoreish jeunaient pendant la période préislamique. Le Prophète le jeunait et lorsqu'il arriva à Médine, il ordonna aux gens de le jeuner aussi. Lorsqu'il imposa le jeune de mois de Ramadan, il dit que celui qui le désire, jeune et que celui qui ne le veut pas, ne le fasse pas".
- L'authenticité de cette tradition est reconnue par tous les traditionalistes
- Certaines communautés musulmanes veillent à observer des jeunes liés à des événements sociaux ayant une signification spéciale dans leur histoire.
- Les Chi'tes célèbrent les dix premiers jours du mois de Moharram par le jeune et par la récitation des Wird et du Coran et par la mortification du corps en mémoire du martyre de 'Ahl al-Bait (de la famille du Prophète).
- Il semble que ces communautés aient exploité les Hadiths relatifs au jeune de 'Achoura et les aient interprétés d'une manière qui s'accordait avec leurs buts et leur désir de célébrer la mémoire des martyrs de la Famille du Prophète à Karbala alors que les Traditions précitées prouvent que l'origine du jeune du jour de 'Achoura diffère radicalement de ce que ces communautés prétendent et que les faqihs musulmans déclarent unanimement que les préceptes de l'Islam ne font pas des anniversaires de la mort des Prophètes, des martyrs et des hommes pieux des jours de jeunes ou des jours de deuil et de condoléances pour les enfants.