L'AMOUR DE L'ARGENT
1-l'amour des bien est une tendance humaine
Les psychologues sont presque d'accord qu'il ya dans l'homme une forte tendance qui le pousse à la possession, à l'acquisition, et à la conservation de ce qu'il possède. En effet, dès que l'homme voit quelque chose d'utile: fruits, animaux, or, argent, son âme aspire à l'acquérir et à se l'attacher. Le secret de ce désir consiste dans le fait que la possession a une signification psychologique à laquelle l'âme aspire: c'est la liberté de ce qu'elle possède. Il ya, dans l'âme quelle que quit soit sa grandeur, une sorte d'inquiétude et de crainte de l'avenir, c'est pour cela que se cache dans ses replis, l'amour de la conservation de l'objet qu ' elle possède, après en avoir tiré profit.
Mais les psychologues se contredisent ensuite: la possession et l'épargne sont-elles deux instincts innés dans l'homme, ou bien sont-elles parmi les caractères secondaires que l'individu acquiert par sa présence dans la Communauté, où il est affecté par les circonstances qui l'environnent? Une des caractéristiques de ces natures secondaires est qu'elles ne sont pas générales chez tous les hommes et, si elles se trouvent chez un grand un petit nombre de personnes, elles diffèrent d'un individu à l'autre, selon les conditions, le milieu, les mœurs et les coutumes auxquelles il est soumis.
Jusqu'à un temps assez proche, le mobile de la possession, et le motif de l'épargne ainsi que les instincts sexuels, l'amour de soi, la peur, l'imitation et tous les autres instincts; sont une force d'où émanent des actes involontaires dans un but déterminé. Une des caractéristiques des instincts est qu'ils sont pareils chez tous les individus, immuables, héréditaires, et que les actes instinctifs sont un ensemble d'actes provenant de la moelle épinière, et influencée par un motif extérieur, selon Spencer. Ainsi, l'instinct de la fuite devant l'ennemi, par exemple, comprend l'insécurité de l'âme, la peur de la violence, l'effervescence du sang, le trouble des nerfs, et la rapidité de la respiration.
Cependant, certains anciens chercheurs parmi les psychologues, ont nié que le mobile de la possession soit un instinct, et accusèrent la philosophie capitaliste d'avoir assuré que ce mobile est un instinct. Ils s'appuient sur le fait que l'instinct de la possession n'existe pas dans beaucoup de sociétés primitives, comme certaines tribus de la Nouvelle-Guinée, dont beaucoup d'individus ne cherchent pas à s'approprier la terre, car ils croient qu'elle est la propriété des démons; et quand ces individus obtiennent leur nourriture de gibier ou de fruits, ils la partagent entre eux. Il se peut que la loi de la tribu, ne permettre pas aux particuliers de conserver une chose appartenant à la tribu, à cause de la dureté des conditions de la vie, comme c'est le cas chez certaines tribus australiennes.
Il se peut que l'excès des terres agricoles, et l'abondance des récoltes naturelles soient la cause de l'absence de l'instinct de la possession, comme c'est le cas effectif parmi les membres des tribus des "Chélouks", où tous possèdent en commun les terres agricoles, les animaux et les outils. Chacun d'eux a le droit de les utiliser, car ils n'appartiennent à personne en particulier.
Mais, bien que ces vérités soient le résultat d'une étude minutieuse nous trouvons néanmoins qu'elles ne nient pas que le mobile de la propriété soit un instinct, car il est très possible de dompter ces instincts, de les transformer, et de les maintenir dans une certaine limite. Ces tribus objet de ces recherches, ne sont pas dépourvues de cet instinct; le fait est seulement que des conditions particulières ont freiné cet instinct à une certaine limite. Le but de cet instinct est que chaque individu trouve le manger et le boire. Supposons que quelqu'un s'empare des récoltes agricoles que produisent les tribus de la Guinée, l'instinct paraitra alors, dominant et fort. Il ya dans l'âme humaine le mobile de l'altruisme qui peut dominer l'instinct de l'appropriation chez certains individus ou certaines communautés.
Cependant, tous les exemples cités par ces savants, concernant l'instinct de l'économie ne prouvent rien, l'instinct de possession serait satisfait chez l'individu dès qu'il obtiendrait sa nourriture. Ce qui nous importe ici, c'est de prouver que l'amour des biens est une nature humaine. Nous ne voyons aucun psychologue nier cette vérité. Il se peut que des circonstances imposent à une société une sorte de communauté des biens, mais cela ne signifie pas qu'elle dédaigne les biens. Bien au contraire, c'est là une forte preuve que l'amour des biens prédomine. La convoitise des biens chez les communistes, n'est pas moindre que la convoitise de l'argent chez les capitalistes. Toute la différence entre eux c'est que le communisme appelle à ce que les biens soient la propriété de tous,
2-Le Coran affirme que l'amour des biens est une tendance humaine
Dans plus d'un verset, l'homme a été qualifié par son profond amour des biens, et sa préférence de cette vie à la vie future. Cela ne se trouve pas seulement dans le Coran, mais dans toutes les Ecritures. "Mais vous préférez la vie de ce monde, alors que la vie Dernière est meilleure et éternelle. Cela se trouve dans les anciens livres: les livres d'Abraham et de Moise.
Depuis que le genre humain existe, il n'y a pas une nation sur terre qui préfère la Vie Dernière à la Vie présente.
Dieu, Gloire à Lui affirme que l'homme aime profondément la richesse. "L'homme est ingrat envers son Dieu, et il l'avoue. Il est profondément attaché aux biens". Le dernier verset signifie que l'homme est profondément épris des biens, et ce sentiment le rend avare. Le mot "profondément" insinue cette idée. L'amour des biens prédomine donc toujours. Dans la sourate,
Dans la Sourate de "l'Aube" le Très-Haut dit également: "Vous dilapidez sans scrupule les patrimoines des orphelines, vous aimez la richesse d'un amour sans borne!" Bien que ce discours s'adresse aux Impies de Qoraiches, ainsi que l'affirment les jurisconsultes, ces Impies, ne sont pas une exception parmi les hommes. L'amour de la richesse est une nature commune à tous les hommes. Cependant, le Coran désapprouve la passion irraisonnée du bien qui pousse les gens à être avares, à priver le faible et l'orphelin de leur droit, et à ne pas nourrir les besogneux.
La Sourate de la "Famille d'Imran" contient un des versets à sens général qui prouvent à quel point l'amour des richesse est enraciné dans les cœurs humains: "Les hommes sont attirés par la passion d'accorder leurs faveurs aux femmes, aux fils, à l'amoncellement des quintaux d'or et d'argent, aux chevaux racés, au bétail, et aux champs de culture ". On trouve dans le "Tafsir" d'Al Khazen: "Dieu a déposé dans les cœurs l'inclination aux passions, et l'amour des plaisirs, non pas pour contraindre, ces cœurs mais pour les rendre aimables afin qu'ils s' inclinent vers ces plaisirs tout en pouvant s'en détourner. Les hommes trouvent cette vie meilleurs qu'elle ne l'est et admirent sa beauté, son rayonnement, ses parures. Ils l'aiment et en son épris ".
La Très-Haut dit encore dans la sourate des "Abeilles": "Par Dieu, Nous avons envoyé des Messagers aux générations qui t'ont précédé, mais le Démon a embelli leurs ursuvres à leurs yeux".
De même, on trouve dans la sourate des "Fourmis": "Le Démon leur a embelli leurs œuvres".
Le même sens est compris dans la sourate "du Bétail": "Le Démon a embelli à beaucoup de païens le fait de tuer leurs enfants".
Remarquons que le verset met en relief trois sortes de "désirs": les femmes, les fils et les biens.
Les femmes symbolisent l'instinct sexuel, les fils l'instinct naturel et les biens l'instinct de l'acquisition.
Le pouvoir de ces passions domine tellement les hommes que, pour limiter ce pouvoir, le Coran promet à ceux qui luttent contre leurs passions, le Paradis. L'amour des biens et des richesses est donc un amour inné qu'on l'appelle instinct ou mobile secondaire. L'avidité, par la suite, est une de ses manifestations
Cet instinct n'est soumis à aucune logique: L'homme demande l'objet dont il a besoin. Le désir de le conserver est relatif au profit qu'il en tire. Mais tel n'est pas le cas quand il s'agit des richesses. Très souvent nous rencontrons des hommes avares malgré leur aisance matérielle. Nous les croyons avides de thésauriser l'argent sans autre but que de voir croire leur fortune.
Certains jurisconsultes interprètent cet ordre: "Ne vous tuez pas les uns les autres" par l'avidité qui pousse l'homme à déployer des efforts qui pourraient le perdre.
La Prophète a jeté une lueur sur le sens de l'avidité des hommes, par cette parole: "Si le fils d'Adam possédait deux vallées pleines d'or, il en convoiterait une troisième". Il a dit de même: "Deux choses croissent avec l'homme: l'avidité, et l'espoir".
3-Nécessité de cette tendance
Dieu a doué l'homme d'un ensemble d'instincts nécessaires pour la réalisation du but de l'existence humaine. Chaque instinct a son domaine propre dans lequel il agit. Or, l'instinct dont nous parlons - l'amour des biens - est un des plus importants. Grace à lui, l'homme travaille, aspire au gain, et s'efforce d'acquérir l'argent nécessaire pour subsister et pour vivre dans l'aisance. Cet argent, en effet, constitue un des piliers de la civilization.
J'avoue que c'est un lieu commun que de parler des avantages de l'argent en un siècle où la matière est devenue une idole. Toutes les doctrines économiques, capitalistes ou communistes sont d'accord pour considérer l'argent comme l'essence même de la vie.
Les savants occidentaux disent en substance que "La théorie matérialiste part du principe suivant: la production et l'échange des produits constituent la base sur laquelle se dresse tout régime social. D'après cette théorie, les causes finales de tous les changements radicaux doivent etre cherchées non pas dans l'esprit des gens ou dans leur lutte pour la vérité et la justice, mais plutôt dans les changements survenus dans le système de la production. 'époque en question ".
La matière, dans notre siècle, a tellement envahit les esprits et les cœurs qu'il serait ridicule d'en citer les avantages. Mais ce qui nous importe ici, c'est de souligner l'attitude du Coran vis-à-vis de ce sujet primordial, pour montrer avec quel réalisme et quelle clairvoyance le Coran l'a abordé, prenant soin en premier lieu, d ' orienter l'amour instinctif des biens vers la voie du salut et du bonheur.
Comme le décrit le Coran: "Les biens constituent l'ornement de la vie", et doivent etre considérés comme un bienfait, donc un bien et non un mal.
Aussi le Très-Puissant dit-il: "Il vous est prescrit, si vous laissez un héritage de tester au profit des père et mère et des proches parents selon le juste usage. C'est un devoir pour ceux qui craignent Dieu". Il ordonne aussi: "Quand la prière en commun du vendredi est accomplie, dispersez-vous sur la terre, et aspirez au bien fait de Dieu". Les biens sont octroyés par Dieu à ses serviteurs. Or Dieu n'octroie que l'utile et l'aimable. Le rappel des bienfaits de Dieu est fréquent dans le Coran. "Il vous envoie du Ciel une pluie abondante et vous accorde des biens et des fils. Il crée pour vous des jardins et des rivières". Ainsi, loin de lutter contre la nature humaine, le Coran s'y conforme, tout en essayant de l'éduquer et de la polir, en l'orientant vers la voie du bonheur et du progrès, car ces biens si chers à l'homme, doivent être un moyen de gagner la grâce de Dieu dans l'autre vie. "Les non-combattants parmi les Croyants, sauf les faibles, n'égalent pas en mérite ceux qui luttent pour la cause de Dieu avec leurs biens et leurs personnes. Dieu estime les members avec leurs biens et leurs personnes plus que les non-combattants ", dit le Coran.
Cependant les promesses de Dieu s'étendent aux uns et aux autres. Dieu accordera aux combattants une récompense plus belle qu'aux autres: honneurs, indulgence et miséricorde. Dieu est clément et miséricordieux.
E basant sur ce verset, certains Ulémas déclarèrent que "La richesse est meilleure que la misère, puisque d'après le Coran, les biens sont un moyen d'accomplir les bonnes œuvres. Le riche est puissant, et le pauvre est impuissant. la puissance n'est-elle pas meilleure que l'impuissance?
4-Le riche reconnaissant, et le pauvre constant
Cette question nous mène à soulever une autre sur laquelle les théologiens se sont souvent débattus: lequel, est meilleur: un riche reconnaissant ou un pauvre résigné?
Bien que les jurisconsultes soient unanimes d'accord sur le fait que la misère est détestable, et que la richesse excessive rend l'homme ingrat, leurs opinions sur cette question divergent totalement. D'aucuns, pensent que ces deux catégories de personnes sont dignes du même mérite. Le Très-Haut, en effet, a également loué Job et Salomon. Un Sage de Jadis a dit: "Si l'endurance et la reconnaissance étaient deux montures, peu m'importerait laquelle m'est destinée".
D'autres trouvent, au contraire, que le riche reconnaissant est bien meilleur que le pauvre résigné, car la fortune permet au riche reconnaissant d'accomplir de bonnes œuvres alors que le pauvre en est incapable. Il est donc privé de cet avantage. Par ailleurs, grâce à son aisance matérielle, le riche peut s'adonner à la science et au culte divin, tandis que le pauvre est tout occupé à gagner son pain quotidien. Construire une mosquée ou un hôpital est un acte méritoire qui rapproche le riche de son Dieu, et le rend utile à la société. C'est là un avantage dont le pauvre est privé.
Ecoutons ces paroles d'un ancien penseur: "J'aime bien mieux être sain et sauf et remercier Dieu, que d'être misérable et stoïque". D'autres encore pensent que le pauvre constant est meilleur dans tous les cas. Ces Ulémas s'appuient sur des textes coraniques et des paroles du Prophète. Le Très-Haut dit: "Ceux-là (les constants) recevront deux fois leur récompense pour avoir patienté".
Ils comparent ensuite ces deux attitudes: la patiente endurance dans l'épreuve, et la gratitude dans l'aisance. Sans aucun doute l'épreuve est plus pénible à supporter. Le pauvre dans son zèle et son labeur lutte pour subvenir à ses besoins, et cette lutte est un culte rendu à Dieu. Un homme nécessiteux ayant demandé au grand ascète Bichre Al-Hafi, d'implorer pour lui le Seigneur, il lui répondit: "Si tes enfants se plaignent en te disant, nous n'avons ni farine, ni pain, implore Dieu pour moi à cet instant, car ton imploration sera plus méritoire que la mienne ".
Al Ghazali considère la patience et l'endurance comme une fermenté d'âme acquise grâce à la foi. En effet, cette fermeté est le résultat d'une lutte entre le motif religieux et le motif passionnel. Si à la suite de cette lutte impitoyable, le motif religieux triomphe, l'endurance parait alors.
Par ailleurs, la reconnaissance et la gratitude se manifestent aussi bien par les paroles que par les actes. Le riche reconnaissant doit être généreux et bon, désirant le bien pour tout le monde, il se sert des bienfaits de Dieu pour prêcher les principes moraux et religieux, et sauvegarder la foi de toute attaque, sans jamais oublier d'invoquer son Dieu Le glorifier.
Or cette attitude en elle-même exprime la constance de l'âme dans la foi, car la fortune incite à l'ingratitude et à l'orgueil. Une lutte psychologique a lieu alors entre l'instinct du mal et la volonté. Si celle-ci en sort victorieuse, la constance de l'âme parait alors, assez forte pour refouler les passions et les désirs vicieux. Demeurer constant et modeste malgré le prestige et la puissance est une chose vraiment difficile. Patienter dans la misère et supporter la faim et plus facile dans l'absence de toute nourriture. Car l'homme dans ce cas n'a pas d'autre alternative. Mais savoir s'abstenir de manger devant une table servie, là est la dure épreuve!
L'homme peut se consoler dans le malheur en pensant que c'est là, une épreuve de Dieu, et que le fait de l'endurer lui vaudra une récompense dans la vie future.
5-Le Coran ne lutte pas contre la tendance de l'appropriation
La chose la plus dure à supporter pour un homme ou pour une société c'est la répression des tendances humaines par la contrainte que ce soit au nom de la religion, de la loi, ou des mœurs. Dans ce cas, l'homme ressemble à une chaudière bouillonnante dont le couvercle, hermétiquement fermé, ne permet pas à la vapeur de s'échapper. L'explosion sera alors inévitable.
En effet, les psychologues affirment que la suppression d'un des instincts est fort nuisible. Ce faire ne réussit qu'à faire dévier l'instinct de sa voie naturelle, donnant ainsi des résultats néfastes: l'homme essaye de ruser pour satisfaire les exigences de cet instinct, quitte à utiliser des moyens illégitimes et immoraux. Si jamais l'instinct reste inassouvi, l'homme souffre alors aussi bien physiquement que moralement. Aussi le Coran, n'a-t-il jamais eu recours à la répression ou à la violence, car ce serait alors renier le droit de la nature. Au contraire, la Coran a assuré à chaque instinct une issue légitime afin qu'il puisse par là; satisfaire ses exigences.
Le Coran a donc reconnu toutes les impulsions psychologiques, et n'a pas érigé à leur encontre une barrière insurmontable. Ainsi, il ne considère pas l'instinct sexuel comme in mal, à l'instar de certains rabbins et moines anciens et modernes. Au contraire, le Coran a tracé la voie que cet instinct doit suivre: celle du mariage. Cet instinct n'est blâmable que lorsqu'il s'élance, sous l'effet d'une passion déraisonnée, vers la voie du vice: "N'approchez pas l'adultère. C'est une turpitude détestable menant à la pire issue ", dit Dieu.
De même, le Coran ouvre toute grande la voie a l'instinct de la curiosité, en incitant les hommes à la contemplation et à la méditation, en honorant la science et les savants, et en considérant la recherche scientifique comme un culte. Cependant, l'homme ne doit pas donner libre cours à la curiosité lorsqu'il s'agit des secrets d'autrui. La curiosité doit donc servir des buts humanitaires. Elle ne doit pas être une arme pour salir les réputations. Le Très-Haut ordonne: "Ne te mêle pas à ce qui ne te regarde pas. L'ouïe, la vue et le cœur, ont leur responsabilité".
Ainsi nous constatons que le Coran ne condamne pas l'instinct, et ne le laisse pas agir aveuglement, Il lui impose des contrôles pour freiner son emportement sans l'étouffer. En effet; tuer les instincts signifie détruire la civilization humaine. Le genre humain est crée par Dieu pour peupler la terre. Sans la satisfaction de l'instinct sexuel, les hommes seront incapables d'accomplir cette mission. Comment donc le Coran pourrait-il appeler à détruire les impulsions naturelles?
Non seulement le Coran s'est contenté de reconnaitre cet instinct, mais il a souligné son importance et sa nécessité dans la vie, ainsi que nous l'avons noté précédemment. Bien plus, le Coran incite au travail et au gain licite, et interdit le gaspillage des fortunes.
6-L'Appel au travail
La loi naturelle du monde exige de travailler pour vivre: il n'y a pas de fruits sans labeur. Aucun arbre ne saurait pousser si personne n'en sème le grain. L'islam incite au travail pour subvenir aux besoins essentiels de la vie, et blâme l'indolence et la paresse, comme il désapprouve ceux qui vivent en parasites, sous n'importe quel prétexte.
La Coran ordonne à ce propos: "O Croyants, quand on vous appelle à la prière du vendredi, hâtez-vous d'invoquer le nom de Dieu, et cessez toute occupation. Cela est dans votre intérêt si vous le comprenez. , dispersez-vous, vaquer à vos occupations demandant les bienfaits de Dieu. Priez Dieu assidument si vous voulez réussir ".
Deux choses retiennent l'attention dans ces versets:
Premièrement: l'Ordre de cesser toute occupation est uniquement du à l'imposition de la Prière du Vendredi, qui doit être accomplie en commun, à une heure fixe. Dieu permet donc le travail en vue du gain, sans toutefois que la course au gain fasse oublier au Croyant ses devoirs religieux.
Deuxièmement: Une fois la prière accomplie, l'ordre de retourner au travail est donné aussi catégoriquement que l'ordre de prier. Remarquons l'impératif: "dispersez-vous" Il faut comprendre par là l'homme doit travailler: C'est un appel à la vigilance et à l'activité.
En cherchant le gain, l'homme aspire en même temps aux bienfaits de Dieu, et cela suffit pour satisfaire l'âme du Croyant. Le gain est en effet un bienfait, et non pas une chose méprisable comme le prétendent certaines personnes qui cachent leur paresse sous le couvert du désintéressement. Le gain du au travail est donc le seul moyen légitime de vivre dans la dignité, sans oublier ses devoirs religieux. Le monde d'ici-bas est éphémère, et la vie future est bien meilleure. Seuls ceux qui ont pu résister au gain illicite et facile recevront la rétribution dans l'autre vie.
La préparation à la vie future et la jouissance de la vie présente se trouvent admirablement conciliées dans ce verset: "Emploie les biens que Dieu t'a accordés à gagner l'autre monde, sans négliger pour cela, ta part en ce monde".
La vie du Prophète, ainsi que celle de ses compagnons et de ses disciples, offre un vivant exemple pratique de l'idée contenue dans ce verset. Ainsi le Prophète a défendu à un homme qui pourvoyait à la subsistance de toute une famille de la quitter pour combattre dans les rangs de l'armée. Il dit à ce propos: "Dix jours de travail pour assurer la nourriture d'un enfant, valent auprès de Dieu, mieux qu'une année entière passée au combat".
Il dit aussi: "Une fois la prière de l'aube accomplie, vaquez à vos affaires".
Il incitait les Croyants à exploiter la terre par ces mots: "Cherchez vos subsistances à l'intérieur de la terre".
De même, Omar considérait le travail comme l'unique moyen de vivre dignement, e Sofian Al Thaouri, disait: "Faites l'œuvre des héros: gagner licitement l'argent, et dépensez-le sur les enfants".
Le travail est une chose sacrée dans le Coran. Le Prophète a travaillé dans le commerce et gardait les troupeaux à La Mecque. David vivait du travail de ses propres mais. Moise fut employé à gages pendant de longues années, et Jésus était menuisier.
Ainsi les vrais ascètes et les sincères érudits ont suivi les exemples des Prophètes, considérant le travail comme la meilleure des œuvres.
"Le marché est le meilleur endroit où une mort sereine pourrait me rencontrer, car c'est là que je pratique le commerce pour subvenir aux besoins des miens", disait Omar Ebn Al Khattab.
Remarquons que les ascètes étaient surnommés par le métier qu'ils exerçaient comme par exemple: Al Warraq, "le papetier", Al Maghzali, "le tisserand" etc… Certains d'entre eux étaient riches, mais ils dépensaient leur fortune dans les de charité et de bienfaisance. Younous Ebn Obaid se vantait de dépenser tout son gain sur les pauvres. Il disait: "Je ne crains pas de rendre compte à Dieu, au Jour du Jugement, pour chaque dirhem dépensé de ma fortune".
L'Imam Abou Hanifa, ce fameux jurisconsulte, était un négociant aisé
7-La Mendicité
Même lorsque le Croyant est incapable de gagner sa vie, il ne doit pas s'humilier devant les gens, ni convoiter ce que les autres possèdent. Une attitude stoïque vaut mieux que l'humiliation de le mendicité.
Certains combattants des compagnons du Prophète devinrent invalides d'autres se consacrèrent à la lutte sainte et à l'étude du Coran. Tous avaient laissé leurs logis, et dormaient dans la Mosquée du Prophète à Médine. Malgré l'indigence dans laquelle ils vivaient, à La Mecque lors de leur émigration, ils n'ont jamais tendu la main pour quémander. C'est à leur sujet qu'a été révélé ce verset: "Donnez aux gens qui ont consacré leur vie à la cause de Dieu. Ils ne peuvent pas gagner leur vie. Celui qui ignore leur cas les croit riches à cause de la dignité de leur attitude. Tu les reconnaîtras à leur aspect minable. Ils n'obsèdent pas les gens de leurs demandes "
Cette catégorie de Croyants se distingue par cinq qualités:
1-Les invalides qui ne peuvent pas gagner leur vie à cause d'un empêchement physique tel que l'infirmité.
2-Ceux qui se vouent à l'étude du Coran.
3-Les déshérités de la fortune dont la santé les empêche d'entreprendre des voyages pour réaliser des transactions commerciales. Ceux-là ont droit à une pension de l'état.
4-Les pauvres dont la dignité et la fierté les empêchent de tendre la main de sorte que celui qui ignore leur vraie condition, les croient riches.
5-Ils ont une physionomie caractéristique que l'habile contemplateur doit reconnaitre. Il faut donc distinguer ces gens de ceux qui mendient pour thésauriser l'argent. En effet, par pudeur et fierté, ces hommes cachent leur misère. Mais elle apparait malgré eux sur l'expression de leurs visages.
Telle était d'ailleurs la conduite des premiers émigrés. En les honorant, le Coran honore en même temps la dignité humaine, l'amour-propre, et la fierté. Là est la vraie gloire. "La main qui donne est bien supérieur à celle qui prend", et le Coran désire que les mains que les mains des Croyants faim provient d'une forte volonté. Or cette volonté se développe grâce à la maitrise des passions, sans laquelle l'homme serait pareil à la bête. Or l'Islam ne veut point que le Croyant ressemble aux animaux: ceux-ci ne peuvent résister ni à la faim ni à la soif. Lorsque l'homme devient maitre de ses désirs, il libère alors son âme de l'emprise des passions pour mener une vie idéale.
Mendier ou vivre en parasite sont donc des choses que l'Islam condamne. Certains Croyants louèrent auprès du Prophète, un homme reconnu par son ascétisme et sa piété. "Qui lui assure son pain quotidien" leur demanda le Prophète? "Nous tous", répondirent-ils. "Vous êtes, tous meilleurs que lui", leur dit le Prophète.
L'oisiveté est méprisable, même pour le riche et l'aisé. Le Prophète dit à cet effet: "Le riche oisif subira le pire tourment". Car il considère l'argent amassé par la mendicité comme autant de charbons ardents qui bruleront leur possesseur le Jour Dernier. Le plus insignifiant des métiers, ne serait-ce que vendre des fagots, vaut mieux que de tendre la main aux passants. L'argent gagné par la mendicité est un gain illicite, même si on le dépense ensuite dans des œuvres de bienfaisance.
Ecoutons, cette histoire du grand savant Abd Al Rahman Ebn Abou Layla qui égalait Abou Hanifa, en jurisprudence: "Je marchais avec un Syrien, lorsque celui-ci, voyant passer un fruitier ambulant, lui vola une grenade. il la lui donna en guise d'aumône. Surpris de cette conduite je lui demandai de m'en expliquer les raisons. L'homme me répondit alors: en volant le fruit, j'ai commis un péché, mais en le donnant au mendiant , j'ai gagné dix bonnes actions ". Etonné de cette fausse logique, je lui répliquai: sache bien qu'en volant ce fruit tu as commis un péché, et ton aumône n'est point acceptée par Dieu ".
8-La jouissance des biens acquis licitement
Le Coran se conforme à la nature humaine en approuvant et même en appréciant, le fait de jouir des biens acquis licitement. Aucun enseignement coranique n'oblige l'homme à combattre ses instincts. Pareille méthode d'ailleurs est bien digne d'une religion valable pour toutes les époques.
Combattre la nature humaine donnerait en effet les résultats les plus néfastes, car les hommes, dans ce cas, n'hésiteraient devant aucun moyen pour assouvir leurs désirs, même au détriment de soi ou de la société. Le mensonge et l'hypocrisie seront, indubitablement, les premières armes employées dans ce domaine. Ainsi lorsque les parents privent un de leurs enfants de certains de ses droits, celui-ci recours à la ruse pour réaliser ses désirs, et l'homme, au fond, n'est qu'un grand enfant. Le Coran permet de jouir des biens acquis licitement, car c'est remercier Dieu que de jouir des biens dont Il nous a comblés.
Il serait intéressant ici d'établir une comparaison entre l'ascétisme chrétien, et le principe islamique dans ce domaine.
La pensée chrétienne, comme il est connu, prêche le monachisme et l'ascétisme. Certains ordres religieux vont même jusqu'à pratiquer la mortification corporelle par la faim et la nudité, et poussent le principe de la chasteté jusqu'au célibat. On trouve dans certains Evangiles: "Un seul habit vous suffit! Jetez votre sac, marchez nu-pieds et sans provisions. Ne réfléchissez point sur ce qui pourrait arriver, mais penser plutôt à accomplir la volonté divine qui vous procurera tout ce dont vous aurez Trop amasser ici-bas, signifie tout perdre dans l'au-delà. Celui dont Jérusalem est la patrie, ne construit pas des maisons dans Samarie, car ces deux villes sont ennemies. Comprenez-vous? 30-36).
Ces mêmes idées se trouvent également dans l'Evangile de Mathieu, où il cite qu'il est facile de faire passer le chameau par le chas d'une aiguille, que de voir un riche entrer au paradis! On ne peut adorer deux divinités. Il faut choisir entre Dieu, et la matière.
Sans nul doute, ces Evangiles expriment l'esprit du christianisme, tel que l'ont compris les Apôtres du Messie.
L'Islam, au contraire, tout en mettant le Croyant en garde contre la tentation de ce monde, appelle l'homme à jouir de sa vie dans les limites de ce qui est licite. Il incite les Croyants à savourer les excellentes nourritures, à se vêtir et à se parer, mais sans excès. En même temps, le Coran rappelle aux hommes que les bonnes actions les sauveront du châtiment. Comme Nous l'avons déjà dit, le Coran a admirablement concilié l'idée de jouir des biens de ce monde et l'idée de l'obéissance à Dieu.
Les versets contenant cette idée, sont tous mecquois. Les Arabes, tant païens que chrétiens et juifs, avaient déclaré illicites certaines nourritures et certaines parures. Ils tournaient nus autour de la Kaaba sous prétexte que leurs vêtements étaient souillés par leurs péchés. Le Coran leur fut alors révélé pour leur ordonner de jouir des biens licitement acquis.
On trouve dans la sourate "d'Al A'raf": "O fils d'Adam! Prenez votre parure au moment de chaque prière, Mangez et buvez, sans excès, car Dieu n'aime pas les excès. Dis, qui a interdit les parures et les gains licites que Dieu a permis aux hommes? Réponds: "Ils sont autorisés dans ce monde à ceux qui croient et ils seront leur apanage au Jour Dernier. C'est ainsi que nous expliquons nos enseignements à ceux qui comprennent ".
Remarquons deux choses dans ces versets:
1-Parures, signifie la toilette habituelle des gens durant les fêtes et les banquets, or cette toilette est toujours en rapport aux moyens et au rang social de la personne. Aussi le Très-Haut dit-Il: "Votre parure". L'homme, en tout lieu de culte, doit donc s'habiller avec soin et élégance, mais sans affectation et toujours selon ses moyens matériels. Emprunter une toilette, c'est paraitre sous un faux jour? Aussi faut-il être modéré dans ses gouts. Le Coran, par cette idée, se conforme à la saine nature humaine qui répugne de ce qui est factice.
2-Le fait de préciser: "au moment de chaque prière" signifie que l'homme doit être bien habillé la plupart du temps, et partout où il se rend pour accomplir la prière, que ce soit dans la Mosquée, ou ailleurs. Etant donné que les prières s'accomplissent cinq fois par jour, cela revient à dire que tout le long de la journée, il faut être vêtu convenablement. La dévotion n'interdit donc pas l'élégance comme le pensaient les Arabes avant la révélation du Coran.
3-Remarquons enfin l'expression "sans excès". Admirable par sa concision, elle résume en deux mots toutes les théories médicales et économiques. En effet les excès de table nuisent à la santé, et les excès de parures nuisent au budget. L'excès, c'est tout ce qui dépasse les limites raisonnables. C'est une chose contraire à la nature humaine qui doit pratiquer en toute chose, la modération. Ainsi Dieu n'aime ni les excès, ni ceux qui les commettent, car ils se lèsent eux-memes et contrarient la nature.
Comme nous l'avons dit, Dieu ordonne aux hommes de jouir des biens licitement gagnés et d'utiliser les parures convenables. En effet, Dieu aime voir l'effet de son bienfait sur ses serviteurs.
C'est Dieu qui a créé les perles et les pierres précieuses, ainsi que les métaux précieux et la laine, afin que les hommes les utilisent. Il leur a révélé la manière de les extraire et de les fabriquer, en déposant en eux l'amour du beau. Nul grief donc à ce que l'homme y trouve satisfaction. Toute abstinence dans ce domaine est donc contraire à la nature humaine.
Il ya donc, dans le Coran un appel général à tous les hommes pour tirer profit et jouir des biens de ce monde. Les Croyants, aussi bien que les mécréants, ont le droit de profiter des biens terrestres. Biens plus, les impies ne s'intéressent le plus aux plaisirs et au luxe. Le Coran dit à ce propos:
"Si nous n'avons pas craint que les hommes ne tournent à l'impiété, nous aurions attribué aux Infidèles des demeures aux toits et aux escaliers d'argent, des portes, des divans confortables et des parures, mais tout cela, n ' est qu'éphémère jouissance de ce monde ".
On trouve dans un autre verset: "Lorsqu'ils (les Infidèles) oublièrent les enseignements de Dieu, Nous leur ouvrîmes les portes de toutes choses".
Dans d'autres versets, Dieu énumère tous les bienfaits octroyés aux hommes:
"Il a créé pour vous les animaux de pâtures. C'est Lui qui fait descendre l'eau du ciel comme breuvage pour vous, et pour arroser les arbres sous l'ombre desquels vous reposez. Il fait pousser pour vous des plantes, des oliviers, des palmiers, des vignes et de divers arbres fruitiers ". "Il vous a asservi la nuit et le jour, le soleil et la lune". "C'est Lui qui vous a soumis la mer pour que vous en mangez de la chair fraiche".
Ainsi, comme nous le voyons, les biens et les nourritures sont destinés à tous les êtres humains, et non pas exclusivement aux Croyants. Lorsque ces derniers, par excès de zèle, s'abstinrent de certaines parures, Dieu alors les rassura en leur permettant d'en jouir dans ce monde et dans l'autre monde: "Ils n'y souffriront ni soleil ardent ni froid glacial, les ombrages s'approcheront d'eux, et les fruits seront à leur portée ".
Bien plus, les pures boissons leur seront servies dans la vie future: "Des coupes de boisson leur seront offertes, boisson pure et exquise". Cette boisson céleste, contrairement à celle que nous connassons ici-bas, ne nuit nullement à la santé, et ne conduit pas à l'ivresse.
Certains versets ordonnent ouvertement de manger les excellentes nourritures. Ainsi on trouve dans la sourate "des Croyants": "O Prophètes, mangez des fruits de la terre et pratiquez les bonnes œuvres. Je suis informé de tout ce que vous faites".
Ce verset vient à la suite d'autres où Dieu énumère les bienfaits octroyés à Jésus et à Marie.
"Et Nous fîmes de Jésus, et de sa mère une preuve de notre puissance et Nous les installâmes dans un lieu élevé, paisible et arrosé de sources.
En effet, Jésus et sa mère séjournèrent dans une vallée fertile, riche en récoltes et en fruits, où coulait une rivière. Cette terre était in plaisir pour les yeux et pour l'âme, et rien ne leur était défendu.
L'ordre de manger les exquises nourritures est adressé aussi bien aux Messagers de Dieu qu'aux Croyants. Ceux d'autre eux qui se sont abstenus des délicieuses nourritures, sous prétexte de plaire à Dieu, ne devaient pas le faire.
On remarque aussi que toutes les nourritures licites sont déclarées excellentes. D'autres part, les Croyants doivent se contenter de ce que Dieu leur a attribué.
Remarquons enfin que Dieu rappelle aux Croyants de Le remercier et de se mettre en garde contre le Démon. En effet, Satan incite les hommes à gouter ce qui est illicite et à dédaigner ce qui est licite. De plus, il leur insinue de dire, sans connaissance de cause, que telle chose est permise ou interdite, et c'est là un grand péché.
Certains jurisconsultes affirment que ces versets furent révélés à la suite d'une terrible description du jour Dernier que fit le Prophète à ses Compagnons. Effrayés, ces derniers se réunirent chez Osman Ebn Affan, et jurèrent de pratiquer un jeune perpétuel, et de mener une vie d'abstinence, de prière et d'ascétisme rigoureux. Mais le Prophète désapprouva leur conduite en leur déclarant:
"Jeunes, priez et dormez. Moi je prie, je mange la viande et la graisse, et je fréquente mes femmes. Celui qui ne me prend pas comme modèle, n'est point de mes disciples". De même, le Prophète commanda à un homme qui s'était interdit la couche conjugale d'expier son serment.
C'est transgresser les lois de Dieu que de s'interdire ce qui est licite; ou d'abuser de ce qui est permis, jusqu'à l'excès.
La vraie piété, consiste à ne point dépasser les limites assignées par Dieu pour ce qui est licite et illicite. Dieu ordonne de Le craindre. En effet, la crainte de la colère divine en cas de désobéissance, préserve l'homme de commettre les péchés.
Que dire donc si tous les Croyants se mettent à s'interdire ce qui est licite? Ce serait là une grave atteinte à la législation divine.
9-Entre la matière et l'âme
La saine nature humaine incite l'homme à jouir convenablement de la vie et à se préparer à la Vie Future. Mais, bien que cette modération soit naturelle et innée, c'est une chose difficile à réaliser, car l'homme doit combattre en lui le désir de commettre des excès, et de dépasser la mesure. Par ailleurs, si le démon trouve difficile d'inciter l'homme à l'exagération, il tente alors de le faire renoncer aux bonnes choses licites. Le Croyant devient ainsi en proie à une lutte violente entre les aspirations de son âme, et les besoins de son corps. Cependant, la lutte entre l'esprit et la matière ne date pas de notre époque, et ne caractéristique pas telle ou telle période en particulier. Elle est aussi ancienne que la société humaine. Lorsque l'homme a vu auprès de lui son prochain, il a senti en lui une force qui le poussait à la domination, et une autre qui le poussait à la tolérance, à la courtoisie et à l'altruisme. Les législations, à leur tour, ne combattirent point le travail en vue du gain. Bien au contraire, elles incitèrent à l'effort et louèrent le travail, ainsi que nous l'avons dit. Cependant, elles gardèrent le dernier mot à l'esprit chez l'individu vivant en société. Certains réformateurs, tant anciens que modernes adoptèrent le même point de vue. Toutefois, quelques extrémistes appelèrent à la prédominance de la matière sur toute chose, si bien que certaines doctrines de l'antiquité font hériter les biens et les femmes du défunt. ne combattirent point le travail en vue du gain. Bien au contraire, elles incitèrent à l'effort et louèrent le travail, ainsi que nous l'avons dit. Cependant, elles gardèrent le dernier mot à l'esprit chez l'individu vivant en société. Certains réformateurs, tant anciens que modernes adoptèrent le même point de vue. Toutefois, quelques extrémistes appelèrent à la prédominance de la matière sur toute chose, si bien que certaines doctrines de l'antiquité font hériter les biens et les femmes du défunt. ne combattirent point le travail en vue du gain. Bien au contraire, elles incitèrent à l'effort et louèrent le travail, ainsi que nous l'avons dit. Cependant, elles gardèrent le dernier mot à l'esprit chez l'individu vivant en société. Certains réformateurs, tant anciens que modernes adoptèrent le même point de vue. Toutefois, quelques extrémistes appelèrent à la prédominance de la matière sur toute chose, si bien que certaines doctrines de l'antiquité font hériter les biens et les femmes du défunt.
D'autre part, on trouve certains groupes qui s'abstiennent de jouir des plaisirs de la vie et qui appellent à l'ascétisme. Cette abstinence existe, encore de nos jours, bien que le pouvoir de la matière soit devenu plus fort, et plus manifeste. Il n'y a pas de doute que notre époque moderne est celle où la passion de la matière a atteint son paroxysme. Devons fort, le courant matérialiste entraina malheureusement avec lui, certains individus reconnus par leur modération et leur prudence. On en trouve alors ceux qui déclarent que la spiritualité commence dans l'estomac plein, et accusent les adeptes de la spiritualité d'être un fléau pour la société, car ils appellent à renoncer au monde, et à mépriser la matière. C'est là un emportement blâmable, et une ignorance manifeste de la vérité de la spiritualité auquel l ' Islam incite; La matière n'est pas tout dans la vie, et le bonheur ne dépend pas de la richesse. Les bonnes mœurs, de même, n'ont pas toujours été le résultat de la prospérité économique. Au contraire, nous trouvons que les vertus morales et sociales sont plus fortes chez les pauvres que chez les riches.
Le mensonge, la prostitution, l'hypocrisie, l'avarice, etc… sont plus enracinés dans l'âme des riches, aussi bien que dans celles des pauvres. Ceux qui appellent à la spiritualité n'ont pas interdit aux gens de manger et de jouir. La seule source de l'Islam c'est le Coran, et le Coran est clair dans son appel à manger ce qui est licite et bon ainsi que nous l'avons dit.10-Accusation intéressée
Beaucoup de dignes adeptes du Coran, et des Compagnons du Prophète, ont joui des biens licites. D'aucuns ont blâmé le Khalife Osman Ebn Affan pour la bonne chère qu'il faisait, pour ses habits somptueux et les demeures qu'il faisait construire. Mais c'était une accusation intéressée, et notre poète Chawki l'a dénoncée en faisant l'apologie de ce digne Khalife, qui ne faisait que jouir des biens licitement acquis, sans jamais enfreindre aux lois de Dieu, ou oublier la part . Le poète conclue enfin en disant que l'aisance d'Osman n'était rien auprès des trésors de Salomon et de Joseph.
Les érudits d'entre les ascètes ne condamnent aucune bonne chose licitement acquise.
Ebn Al-Gawzy dit dans "Said Al-Khater": "J'ai appris que l'un des ascètes a dit lorsqu'on lui a présenté de la nourriture: Je n'en mangerai pas: Pourquoi lui demande-t-on ? Parce que j'en ai envie depuis des années et je n'ai jamais donné à mon âme l'occasion d'atteindre ce qu'elle désirait. Alors je lui ai déclaré: tu t'es écarté en deux points du droit chemin , et cela à cause de ton ignorance ".
Le premier point: C'est que, ne le Prophète ni ses Compagnons n'ont agit de la sorte. Au contraire, l'Envoyé de Dieu mangeait la chair, et aimait le miel et les friandises.
Les ascètes qui parlent ainsi imitent le monachisme, et négligent l'ordre de Dieu, Gloire à Lui. "N'interdisez-pas les bonnes choses que Dieu vous a rendues licites"
Le second point: je crains que la passion de l'ascète ne se soit transformée en dégout contre la bonne nourriture. Il ya là une ruse secrète de l'âme, et une subtile hypocrisie.
11-Exemples d'ascétismes:
Ayoub Al Sakhtiani était le maitre des ascètes, et des érudits, éducateur et guide de la jeunesse de Basra. Sofian Ebn Obaybeta disait de lui: "Je n'ai pas vu quelqu'un comme Ayoub, bien que Sofian ait connu quatre-vingt-six disciples".
Certains amis de ce grand ascète disaient à son sujet: "Si vous voyez Ayoub et son bel aspect d'ascète, vous refuserez de lui offrir même une gorgée d'eau. Il avait une chevelure abondante, d'épaisses moustaches une bonne chemise très longue, un beau turban turque, un manteau kurde, et un habit yéménite ".
Cet ascète érudit a décrit ainsi l'ascétisme: "l'ascétisme en ce monde, consiste en trois choses: la plus aimable et la plus digne, qui mérite la plus grande récompense, est celle de renoncer d'adorer tout autre que Dieu, que se soit un roi, une idole ou une pierre, de renoncer ensuite, à ce que Dieu a déclaré illicite ", puis ajouta:" Se priver des jouissances licites, c'est là le vrai ascétisme ".
Un de ses amis a dit: Je n'ai jamais donné à Ayoub un rendez-vous sans qu'il ne m'y précédât ".
Un autre a déclaré: Je n'ai jamais vu un homme plus affable qu'Ayoub.
A un homme qui lui demandait conseil, il dit: "Sois bref".
Bien que l'on compte Bakr Ebn Abd Allah Al-Mazni parmi les ascètes les plus célèbres, on raconte que ses habits s'évaluaient à quatre mille dirhems. Il disait: "Je mène la vie des riches, et je meurs comme les pauvres". En effet, il mourut légèrement endetté.
On raconte, qu'à mort d'un des fils de Motraf Ebn Abd Allah, il sortit de chez lui, chaussé et vêtu de son habit. D'aucun lui dirent: "Nous te désapprouvons d'être ainsi habillé alors que ton vient de mourir!" "M'ordonnez-vous de me résigner à la catastrophe leur répondit-il? Par Dieu, le monde entier ne vaut pas une gorgée d'eau. J'espère gagner la grâce, le salut et la miséricorde de Dieu, dit-il , faisant allusion à ce verset: "Et annonce aux constants qui, lorsqu'un malheur les accable disent: Nous appartenons à Dieu et c'est à Lui que nous retournerons. Ceux-là aontont la grâce de Dieu et sa Miséricorde et ceux-là sont dans le droit chemin ".
De même, on compte parmi les ascètes Yahia Ebn Kathir: Il était beau et élégant, mais il ne laissa à sa mort que trente dirhems, prix de son linceul.
Rabia Ebn Abd Al Rahman raconte qu'il avait vu un groupe de Cheikhs, aimant la vie, arborant des habits de couleurs voyantes, ceinturés et ayant les mains portant la teinte du henné, qu'ils avaient l'air jeune, et cependant, il serait plus facile de toucher les étoiles que de les détourner de leur foi ".
On trouve dans "Charh Al Nahg", d'Ebn Aboul-Hadid ce récit: "Farqad Al Sabkhi rencontre Al-Hassan Al-Basri, et le trouve vêtu de soie. Il le regarde longuement. Farqad, était vêtu de laine grossière. Al Hassan, le voyant ainsi, lui demande: "Pourquoi donc me regarde-tu ainsi?" "Parce que je suis vêtu comme ceux qui méritent le Paradis, alors que tu es vêtu comme ceux qui méritent l'Enfer", lui répondit- il. "Ton ascétisme est dans tes vêtement, alors que l'arrogance remplit ton cœurs", lui rétorqua-t-il.
12-Vérité sur l'ascétisme
Le fait de jouir des biens licites, sans excès ni agression, n'empêchent pas l'ascétisme. De même que renoncer au monde et aux parures, n'est pas une preuve certaine d'ascétisme. Lorsqu'on interrogea le Prophète sur l'ascétisme il répondit: "Ce n'est pas interdire ce qui est licite, et gaspiller l'argent. Le renoncement au monde c'est d'être riche par ce que Dieu nous réserve et non par ce qui est entre nos mains ".
Interrogé sur l'ascétisme, Al-Faudayl Ebn Ayad, répondit: Deux lots dans le Livre de Dieu le résument: "… .fin de ne pas regretter ce que vous avez manqué, et de ne pas vous réjouir de ce qui vous arrive" . L'ascétisme ne consiste pas à lâcher le monde de ta main, alors qu'il est dans ton cœur, mais c'est d'ôter le monde de ton cœur, alors qu'il est dans ta main.
L'ascétisme, c'est de disposer des biens, comme ces gens là:
Al Mohasaby, ayant hérité de son père mille dirhems, n'en prit pas un seul, car son père était fataliste. Il refusa donc, par piété, de toucher à son héritage, et il mourut dans la gêne.
Un homme raconta ce récit: "Quelqu'un voulut s'allier à Al-Hassan, et j'étais le messager entre eux. Al Hassan avait l'air d'y consentir. J'allais chez lui et louais cet homme auprès de lui, en lui disant: "Ecoute Abou Saie, je t'apprends, qu'il possède cinquante mille dirhems". Il répondit aussitôt: "Il possède cinquante mille amassés illicitement". Mais j'objectai: "Il est, comme je l 'ai appris, pieux et bon musulman ". Mais Al-Hassan me répondit:" S'il les a amassés licitement, il en a donc été avare, et s'est abstenu de les dépenser comme il se doit. Par Dieu, il n'y aura jamais d'alliance entre lui, et moi ".
Une femme vint demander à l'Imam Ahmad Ebn Hanbal: "Nous filons la laine d'habitude sur nos terrasses à la clarté de la lune. Mais parfois une troupe errante passe devant nous. Nous serait-il permis de filer à la lumière de leurs torches? L'Imam lui demanda alors: "Qui es-tu, que Dieu te bénisse"! Elle répondit: "Je suis la sœur de Bichr Al Hafi. Il lui dit alors: Ta maison est le foyer de la piété ".
La chose la plus manifeste et la plus belle qui distingue l'ascète c'est sa résignation à Dieu et sa soumission à la sentence divine lorsque Dieu restreint ses moyens de subsistance.
Une fois, Mohammad Ebn Wassé et Malek Ebn Dinar se trouvèrent réunis dans une Assemblée à Bassora. Malek dit alors: "Ce n'est que l'obéissance à Dieu ou l'Enfer". Et Mohammad Ebn Wassé ajouta: Ce n'est point comme tu le dis, mais: "Ce n'est que la Clémence de Dieu".
Malek l'approuva et ajouta: J'admire l'homme qui se contente de peu et demeure reconnaissant Dieu, Gloire à Lui ". Mais Mohammad lui répondit:" Ce n'est point comme tu le dit. J'admire l'homme qui se réveille sans avoir de déjeuner, se couche sans avoir de diner, et malgré cela, il remercie Dieu, Gloire à Lui ".
13-L'appel à amasser l'argent
Si l'on nous demande: Pourquoi aucun prédicateur n'encourage-t-il pas les hommes à amasser l'argent, à se nourrir et à jouir des bonnes choses, nous répondrons: "C'est parce que l'amour de l 'argent et des plaisirs est inné en eux, et les hommes n'épargnent aucun effort pour les obtenir. L'estomac a une loi dont le pouvoir est au-dessus de toute autorité, à tel point qu'il pousse la chatte à manger ses petits, s'il le faut, pour vivre. Il serait donc vain et inutile d'exhorter les gens à ne pas répondre à l'appel de leur instinct dominant, et de ne pas se soumettre la la loi de l'estomac. Quant à compter sur autrui, et à vivre à leurs dépens - tout en étant capable de gagner sa vie - cela, l'Islam l'a interdit, comme nous l'avons mentionnée,et les prédicateurs ne cessent de désapprouver ceux qui vivent en parasites.
14-Spiritualité de l'Islam
La spiritualité à laquelle exhorte l'Islam ne consiste pas à renoncer complètement aux biens de ce monde, mais à se placer au-dessus des exigences de la vie, se se libérer du joug des passions, et à se résigner lorsque l'choue .
L'Islam, n'incite pas l'homme devenu pauvre à dire comme ce voleur: "Je ne demanderai pas au vilain son chameau, alors que les chameaux abondent dans le pays".
Au contraire, après l'appel) l'effort, au labeur, au travail, l'Islam incite l'homme à se contenter de la part, que Dieu lui a donnée: "Nous avons réparti entre eux leur subsistance dans la vie d 'ici-bas, et avons élevé certains d'entre eux au-dessus de certains autres, afin que les uns servent les autres. Mais la Miséricorde de ton Seigneur, vaut mieux que ce qu'ils amassent ".
L'Islam ne détourne donc pas les gens, ne les trompe pas, et ne favorise pas une classe de la société au dépend d'une autre. Au contraire, il exhorte à purifier les âmes, à parfaire les mœurs et à établir la paix et la sécurité.
15-L'Ascétisme d'Aboul Alaa
Ecoutons-le:
"J'aime la persévérance des moines,
Sauf leur vie aux crochets d'autrui.
Celui qui mange, licitement, de son effort.
Se nourrit d'une meilleure façon,
Car le Messie ne s'enferma pas pour adorer Dieu,
Mais se déplaçait comme un voyageur ".
Son abstention de manger les animaux ne peut avoir que l'une de ces deux raison:
La première: c'est qu'il refuse de manger l'animal par pitié. Dans ce cas, il ne devrait pas être, à l'égard de l'animal, plus clément que son Créateur. S'il prétend que l'interdiction ou la permission de manger les animaux provient des hommes, et que Dieu n'a pas permis l'effusion du sang de l'animal pour être mangé, rien que d'observer les fauves et les oiseaux de proie, suffirait pour réfuter ses paroles. En effet, Dieu a créé les fauves d'une telle manière qu'ils ne sont bons que pour la chair pourrie; et ils sont ainsi faits pour la lacérer, pour déchiqueter les animaux et les dévorer. Si pareille chose est bien visible dans la nature, le genre humain a pleine excuse de manger la chair des animaux.
Il confessa son impuissance à justifier les maux de la création, et sa conviction que le fait de ne manger que les végétaux lui assurerait la récompense divine car ayant demandé à Dieu de lui octroyer un bienfait, Dieu alors lui octroya le jeune perpétuel.
Il mentionna ensuite des choses qui, pour lui, sont incompréhensibles: par exemple, le fait de voir le lion dévorer les hommes, de voir les faucons dévorer les oiseaux et les perdrix lesquels, peut-être à ce moment, portaient de l'eau à leur couvée assoiffée. Tout cela à son avis, provoque la perplexité. Il avoua ensuite qu'il s'est prive de manger la viande à cause de sa gêne matérielle, car son revenu annuel ne dépassait pas vingt dinars, dont une partie allait à son serviteur, et le reste ne lui suffisait pas pour faire bonne chaire . C'est pour cette raison qu'il est devenu végétarien, et qu'il ne désirait aucune augmentation dans ses moyens de subsistance.
Il semble donc fermer la voie devant le grand magistrat. Le poète a peut-être pensé que le fait de se justifier par sa pauvreté pourrait être interprété comme une demande d'aise, c'est pourquoi il précisa qu'il était content de se maigre subsistance.
Harcelé par le magistrat, le poète dut, en fin de compte déclarer qu'il ne prétendait point dire que boire le lait est illicite, mais que s'en abstenir est un zèle dans la dévotion, une clémence envers la victime, et une aspiration au pardon de Dieu.
Qu'on nous permettre de faire les remarques suivantes:
Nous avons dit d'une manière incontestable que la religion invite à manger les bonnes choses, et que seul l'excès est à blâmer.
Je ne suis pas d'accord avec ceux qui prétendent que s'abstenir de manger les bonnes choses est un crime. Il ne s'agit pas là d'une imposition - ainsi que l'ont dit certains ulémas - mais c'est simplement une permission.
Or, tant que la croyance est ferme et la chair animale est licite, il n'y a aucun péché à ce que l'homme soit frugal dans sa nourriture, et sobre dans ses vêtements. Mais, prendre cela comme une habitude, il ya là une exagération, et le Croyant doit observer toujours le juste milieu, car la modération est la meilleure des choses.
16-L'avarice guette les âmes
Il va sans dire que ceux qui ont renoncé à la nourriture et à la boisson, soit à la manière des ascètes, soit à la manière d'Aboul Alaa et ceux qui l'ont suivi, n'ont en eux, ou une ladrerie, au contraire, ils étaient convaincus que priver l'âme de ses passions est un moyen de la redresser dans la bonne voie, et de la guider dans le droit chemin.
Ils ont peut-être trouvé dans ce Hadith du Prophète une justification de leur conduite: "O jeunes-gens! Que celui d'entre vous qui peut payer le douaire, se marie, et que celui ne l'a pas, jeune, car l'abstinence est pour lui une sauvegarde ".
Par ailleurs, ils ont trouvé dans la réalité même de la vie, une justification et une preuve. En effet, exaucer à l'âme tous ses désirs de manger et de boire, la rend audacieuse dans la désobéissance, tandis que sa privation l'éloigne de la désobéissance, si elle possède encore assez de foi.
Certains versets déclarent que l'avarice accompagne l'homme et ne le quitte pas, d'autres indiquent que c'est un caractère de l'âme d'où proviennent la privation, l'abstention et l'avarice.
Le Très-Haut dit dans la sourate des "Femmes" "Quand une femme craint de son époux un mauvais traitement ou une indifférence, nul grief à ce qu'ils se réconcilient car la réconciliation est préférable. Enavarice guette toujours les pareil cas. Soyez charitables et pieux, car Dieu est informé de ce que vous faites ".
Ce verset indique que l'homme doit dépenser de son argent pour la femme soit consentante et se désiste de certains de ses droits conjugaux. De même, la femme doit dépenser de son argent afin que l'homme qui désire la quitter, la garde.
Le verset incite à la réconciliation par laquelle les âmes se tranquillisent, et c'est là un bien absolu. La réconciliation entre époux vaut mieux que la séparation, car la discorde, la rancune et l'inimité sont à l'origine du divorce.
Cependant, ce bien rencontre des obstacles dont le plus important est l'avarice. Ainsi le verset déclare que l'homme sera quelque peu avare afin de forcer sa partenaire à ce qu'elle le déteste.
Donc, vu que l'avarice occupe une telle place dans l'âme humaine, le verset nous met en garde contre elle.
"Dis, si vous disposiez des trésors de la miséricorde divine, vous hésiteriez à être charitables, l'homme est foncièrement avare".
Ce verset montre que l'avarice domine l'être humaine.
Al-Zamakhchari commente ce verset de la sorte: "Cette description a poussé l'avarice à une limite extrême que l'imagination ne saurait atteindre".
Les observations et les faits confirment que beaucoup d'hommes sont magnanimes, et certains même le sont à l'excès. Une question évidente se pose donc, en réponse au verset: Comment le Coran at-il qualifié ainsi le genre humain en général alors qu'il ya parmi les hommes des généreux et des magnanimes?
Certains exégètes ont répondu à cette question en disant que le Coran s'adressait aux habitants de La Mecque. Mais, le mot "homme" précédé de l'article le, indique le genre humain. De plus le fait que parmi les habitants de Ma Mecque auxquels s'adresse le Coran, se trouvaient des généreux, et des magnanimes, réfute l'interprétation de ces exégètes.
D'autres affirment que l'homme est avare dès son origine, car il est né nécessiteux, et le nécessiteux doit toujours tenir compte de ce qui le délivre de la gêne. Cependant, il peut être généreux pour des raisons extérieures telles que la recherche des compliments, ou l'aspiration à la récompense de Dieu.
Quant à l'hésitation d'être charitable: "Vous hésiteriez d'être charitables" elle fut commentée par la peur de l'épuisement de la richesse causé par la dépense, ou bien, par le fait que la dépense signifie l'appauvrissement.
De plus, le verset qualifie l'homme d'être foncièrement avare. C'est pourquoi on trouve dans la sourate de: "Mohammad": "Dieu ne vous demande pas de dépenser tous vos biens". Car, s'il le demandait, il aurait tôt percé votre avarice, et vos haines. Quand vous êtres appelés à dépenser dans la voie de Dieu, certains d'entre vous se montrent avares. Or l'avare l'est à son détriment ".
Le Coran montre ainsi son aversion pour l'avarice.
Les versets précités invitent les hommes et même tous les pieux Croyants, à dépenser, ne fut-ce que peu de leurs biens, car le Très-Haut sait bien que s'Il leur demandait de dépenser tous leurs biens, ils ne seraient avares.
On trouve dans la sourate "du Rassemblement", ce verset ayant trait à la générosité des Ançars: "Les gens de Médine qui n'avarient pas quitté leurs foyers et s'étaient convertis, accueillirent avec effusion les émigrés. envieux de ce que ceux-ci recevaient, bien au contraire ils allaient jusqu'à les préférer à eux-mêmes, malgré leur propre indigence.
L'altruisme, est un des plus hauts degrés du sentiment et de la noblesse morale. C'est le résultat d'une volonté extraordinaire car l'avidité, comme nous l'avons dit, est une nature prédominante dans l'ame humaine. Mais la raison par laquelle Dieu, distingua les humains de toutes les autres créatures, ne laisse pas ce caractère dominer entièrement l'homme autrement celui-ci serait soumis à ses instincts, et deviendrait docile à ses passion. La raison émousse donc les instincts, les dompte et trace à l'homme les voies l'aidant à acquérir la vertu. Cependant la raison ne le transporte pas subitement au plus haut degré de noblesse, car l'homme se briserait alors et enfermerait sa nature à l'intérieur d'une chaudière qui ne resterait pas longtemps sans exploser sous l'effet de la forte pression. Mais la raison élève l'homme graduellement. Ainsi l'esprit ne renie pas l'amour des biens, mais montre à l'homme que l'argent a sa valeur, et que l'économie a son importance. Il lui fait aimer ensuite l'aumône, afin de gagner la récompense du Créateur et les éloges des hommes. Il élève ensuite d'un degré en le persuadant que l'aumône est une chose aimable en soi, et finit ensuite par lui prouver que l'altruisme est le plus bel aspect de donation. La raison ne cesse donc pas d'orner ce caractère à l'homme, pour qu'il devienne pour lui une seconde nature. Si cette seconde nature ne détruit pas la première (acquise par les facteurs du mal) elle affaiblira au moins son pouvoir sur l'âme. mais montre à l'homme que l'argent a sa valeur, et que l'économie a son importance. Il lui fait aimer ensuite l'aumône, afin de gagner la récompense du Créateur et les éloges des hommes. Il élève ensuite d'un degré en le persuadant que l'aumône est une chose aimable en soi, et finit ensuite par lui prouver que l'altruisme est le plus bel aspect de donation. La raison ne cesse donc pas d'orner ce caractère à l'homme, pour qu'il devienne pour lui une seconde nature. Si cette seconde nature ne détruit pas la première (acquise par les facteurs du mal) elle affaiblira au moins son pouvoir sur l'âme. mais montre à l'homme que l'argent a sa valeur, et que l'économie a son importance. Il lui fait aimer ensuite l'aumône, afin de gagner la récompense du Créateur et les éloges des hommes. Il élève ensuite d'un degré en le persuadant que l'aumône est une chose aimable en soi, et finit ensuite par lui prouver que l'altruisme est le plus bel aspect de donation. La raison ne cesse donc pas d'orner ce caractère à l'homme, pour qu'il devienne pour lui une seconde nature. Si cette seconde nature ne détruit pas la première (acquise par les facteurs du mal) elle affaiblira au moins son pouvoir sur l'âme. un degré en le persuadant que l'aumône est une chose aimable en soi, et finit ensuite par lui prouver que l'altruisme est le plus bel aspect de donation. La raison ne cesse donc pas d'orner ce caractère à l'homme, pour qu'il devienne pour lui une seconde nature. Si cette seconde nature ne détruit pas la première (acquise par les facteurs du mal) elle affaiblira au moins son pouvoir sur l'âme. un degré en le persuadant que l'aumône est une chose aimable en soi, et finit ensuite par lui prouver que l'altruisme est le plus bel aspect de donation. La raison ne cesse donc pas d'orner ce caractère à l'homme, pour qu'il devienne pour lui une seconde nature. Si cette seconde nature ne détruit pas la première (acquise par les facteurs du mal) elle affaiblira au moins son pouvoir sur l'âme.
Ce que nous venons d'expliquer c'est le travail de la raison entre l'instinct de l'avarice, et l'instinct de l'altruisme. C'est en même temps la méthode du Coran lui-même qui, tout en blâmant l'avarice, demande à l'homme de ne pas oublier sa part dans la vie terrestre, et décrit l'argent comme étant une parure, et ainsi de suite. Beaucoup de versets incitent à l'aumône, font aimer la donation, et encouragent l'altruisme.
Ainsi, les disciples de Mohammad ont compris que l'altruisme est une preuve indéniable de leur aspiration à la vie éternelle et de leur renoncement au monde. Certains ulémas nous ont laissé ce récit: "Un jeune homme de la ville de Blkh nous ayant demandé: Qu'est-ce que c'est que l'ascétisme selon vous? Nous lui répondîmes: Nous mangeons ce que nous trouvons, sinon nous patientons. " Il nous répondit alors: "Ainsi font les chiens, à Balkh", puis il ajouta: "L'ascétisme c'est patienter lorsqu'on n'a rien à manger et offrir à autrui ce qu'on a".
On trouve la recommandation dans les paroles du Très-Haut: "Vos biens et vos enfants ne sont qu'une épreuve". C'est-à-dire une épreuve et une distraction qui détournent l'homme de la Vie Dernière. Cette tentation, en effet, pousse l'homme à commettre beaucoup d'erreurs et de péchés. L'argent, ainsi que le dit le poète égyptien Chawqi, représente des buches et beaucoup de gens demeurent fermes et triomphent de leurs passions, mais une fois tentés par l'argent, ils faiblissent, et leurs volontés s'ébranl.
Lorsqu'on posa cette question au Prophète: "Le Croyant peut-il être avare?" Il répondit: "Jamais!".
Le Prophète, ayant demandé à certains Ançars: "Qui est votre chef?" Ils lui répondirent: "Al Gad Ebn Kais, malgré son avarice". Le Messager de Dieu répliqua alors: "Et quel mal est-il pire que l'avarice?".
L'avare recevra deux châtiments: Un dans ce monde et un dans l'autre.
Quant au châtiment d'ici-bas - il est - ainsi que l'a dit le Coran: matériel et moral.
Le châtiment matériel consiste dans le fait que Dieu privera les biens de l'avare de sa bénédiction, et le frappera de malheur lui causant l'épuisement de la fortune, dans une longue maladie par exemple. De même, Dieu, incitera contre lui ses fils aspirant à un riche patrimoine, ou lui surviendront des événements fâcheux, et etc…
La tradition prophétique en parle franchement, ainsi que le citent les deux Sahihs. "A chaque lever de jour, deux Archanges descendent sur terre. L'un d'eux dit:" Seigneur, donne au généreux une succession ", alors que l'autre dit:" Seigneur, fais subir à l'avare un dommage " .
On trouve dans le Coran cette confirmation: "Toute dépense faite dans la voie de Dieu vous sera substituée, Dieu est le meilleur des bienfaiteurs".
En plus, l'avarice suscite l'inimité entre les gens, et les pousse à commettre ce que Dieu a interdit. Ainsi, d'après Gaber Adb Allah, le Prophète a dit: "Evitez l'injustice, car c'est une des ténèbres du Jour Dernier. Evitez l'avarice, car elle a fait périr vos prédécesseurs, et les a poussés à répandre leur sang, et à déclarer licite ce que Dieu a interdit ".
17-Histoire des propriétaires du Verger
Le Coran a donné un exemple pratique, en nous informant de ce qui arriva à certains riches qui, fortement dominés par l'avarice, décidèrent de priver les pauvres des fruits de leur verger. Dieu le fit alors bruler en châtiment de leur avarice.
Les habitants de La Mecque subirent une pareille leçon: la sècheresse et la pénurie les accablèrent après qu'ils eurent renié le bienfait de Dieu sur eux. Mais le tourment de la Vie Dernière est bien plus grand. On raconte qu'un homme qui accomplissait les prières, possédait un grand verger aux arbres et aux fruits abondants. Il en prenait sa provision annuelle et faisait l'aumône avec le reste. Il laissait aux nécessiteux ce que la faucille avait manqué, et les grappes de raisins tombées pendant la vendange, ainsi que ce qui restait sur le tapis étendu sous le dattier après la récolte. A la mort de cet homme, ses fils se dirent: Nous avons des enfants, et si nous agissons comme notre père, il ne leur resterait rien. Dieu raconte leur histoire dans la sourate de "Noun", à propos de l ' épreuve que subirent les habitants de La Mecque par les années de disette, à la suite de cette imprécation du Prophète: "O mon Dieu! Fais-leur vivre des années pareilles à celles de Jonas". Ainsi, le Coran compare l'épreuve des habitants de La Mecque à celle des propriétaires du verger.
Voici cette histoire:
Les propriétaires d'un verger, jurèrent de faire assez tôt la cueillette des fruits, juste au lever du jour. En effet, à ce moment, ils seraient à l'abri de tout pauvre importun, et ne laisseraient rien aux nécessiteux des fruits de leur verger. Dieu alors le brula, et le rendit aussi noir qu'une nuit opaque!
Le Coran décrit leur intention en ces termes: "Ils s'interpellèrent les uns les autres: Hâtez-vous vers votre verger si vous désirez réellement faire la cueillette".
Ils marchèrent à pas de loup, craignant d'être vus ou découverts, ayant résolu, malgré leur aisance, de tracasser les pauvres et de les priver. Or, en aspirant à la privation des pauvres, ils hâtèrent, sans le savoir la privation contre eux-mêmes. Tel est le sens du dire du Très-Haut,
"Ils marchèrent, résolus, malgré leur richesse" ajoute le Coran.
Certains ont dit que la richesse n'est ici mentionnée que par ironie. Lorsqu'ils arrivèrent à l'endroit où se trouvait leur verger, et virent ce qui lui était advenu, ils crurent s'être trompé de chemin, et que ce verger n'était pas le leur. Mais lorsqu'ils le contemplèrent bien, ils reconnurent leur verger, et comprirent que Dieu les avait privés de ses fruits en châtiment de leur mauvaise intention.
Le plus modéré d'entre eux leur répéta alors e qu'ils avaient craint tout d'abord. En effet, lorsqu'ils furent résolus de priver les pauvres, il leur dit: "Rappelez-vous Dieu et Sa vengeance contre les criminels. Repentez-vous de cette vile résolution. Mais ils lui désobéirent. Il les blâma alors, les réprimanda et leur fit regretter d'aller jusqu'au bout, avec cette mauvaise intention. Ils comprirent alors leurs erreurs se blâmèrent les uns les autres, reconnurent avoir été des tyrans, et souhaitèrent que Dieu leur substituât un meilleur verger. 'étaient repentis et aspiration à la Miséricorde de Dieu.
"Nous les avons éprouvée (les Mecquois) comme nous avons éprouvé les propriétaires du verger qui avaient juré de récolter ses produits de bon matin, sans rien exempter. Dieu l'anéantit, alors qu'ils dormaient, et par un feu cé vers devint de la cendre noire. Ils s'interpellèrent ensuite le matin: "Hâtez-vous vers votre terre, si vous êtes résolu à la récolter. Ils s'empressèrent alors en chuchotant: "Aucun pauvre n'y entrera aujourd'hui, et ils s'en allèrent. Lorsqu'ils virent leur jadis brulé, ils dirent: Nous nous sommes égarés? Le plus modéré d'entre eux lui dit: Ne vous ai-je pas dit: "Louez Dieu". Ils lui répondirent "Gloire à notre Dieu, nous étions injustes. Ils se blâmèrent alors les uns les autres, malheur à nous! Nous étions despotiques. Puisse Dieu nous remplacer ce verger par un autre meilleur, car nous aspirons à sa Miséricorde. Ainsi fut leur tourment. Mais le tourment de la Vie Dernière est plus grand, s'ils le savaient ".
Ainsi le Coran nous informe que Dieu punit ces avares pour leur avarice en détruisant leur verger. Il ya dans cette histoire une leçon, et quelle leçon, pour ceux dont l'avarice lie fortement les mains.
18-Promesse de Dieu et menacer du Démon
Il se trouve dans le Coran un verset qui, une fois étudié, dévoile la conséquence de la générosité et de l'avarice, et le résultat de chacune d'elles dans ce monde et dans l'autre.
En effet, Dieu promet aux Croyants la miséricorde, la bénédiction, la protection et l'aisance dans cette vie et dans l'autre, s'ils font l'aumône, et Dieu ne manque jamais à sa promesse.
Cependant, le Démon fait craindre à ses adeptes la pauvreté s'ils dépensent, et leur ordonne l'avarice qui est une vilenie! Mais la menace du Démon est vaine: l'aumône n'appauvrit pas. Ce n'est là qu'une tentation du Démon: "Le Démon vous menace de la pauvreté et vous ordonne la turpitude, et Dieu vous promet une miséricorde de sa part, et une grâce. Dieu est Grand Omniscient".
Le tourment moral consiste à entraver les pas de l'avare dans toutes ses tentatives: il devient ainsi préparé aux pires des voies, et initié à toutes les difficultés. Ses entreprises rencontreront une malchance, bien que beaucoup de gens s'imaginent que toutes ses affaires sont faciles et aisées. On en trouve la confirmation dans le dire du Très-Haut, dans la sourate de "la nuit": "Celui qui fait l'aumône et éloigne du mal, qui croit en l'unicité de Dieu, entrera au Paradis. montre avare et préfère les appas de ce monde, qui ne croit pas en l'unicité de Dieu, ira en enfer, et sa fortune ne le sauvera.
Il suffit, pour connaitre le châtiment réservé dans la Vie Dernière, de se référer à l'histoire des propriétaires de verger: "Ainsi est le tourment. Mais le tourment de la Vie Dernière est bien plus grand, s'ils le savaient".
La plupart des exégètes déclarent que ce verset fut révélé à propos de la dépense dans la voie de Dieu, et du versement le zakat ou aumône obligatoire. Cependant, d'autres pensent que l'avarice ici concerne la part que l'on doit prélever sur les biens que Dieu a octroyés aux hommes. En effet, on trouve dans Al-Boukhari, d'après Abou Houraira, d'après le Prophète: "Celui à qui Dieu a donné une fortune, et ne prélève pas le Zakat du, verra le Jour Dernier, cette fortune en forme de serpent venimeux, ayant deux points noirs au-dessus des yeux. Ce serpent lui entourera le cou, ouvrira ses mâchoires et lui dira: "Je suis ton trésor".
Dans le Sahih de Moslem, Abou Zarr dit: "J'ai rencontré le Prophète, alors qu'il était assis à l'ombre de la Kaaba. Je l'ai entendu dire:" Ceux-là sont les perdants par le Dieu de la Kaaba! "Messager de Dieu, lui dis-je, qui sont-ils?" Ce sont ceux qui possèdent le plus de biens. Tout possesseur de chameaux, de vaches ou de moutons qui n'accomplit pas leur Zakat, verra venir à lui ces bêtes, plus grandes et plus grosses, pour le frapper de leurs cornes et l'écraser de leurs sabots. Lorsque la dernière bête passera, la première reviendra, et ainsi de suite jusqu'au Jour du Jugement ".
L'avarice se rapporte à toutes les faveurs de Dieu octroyées à l'homme. Ainsi que nous l'avons dit, cette générosité a un effet plus grand sur l'âme, et pénètre droit au cœur, contrairement à la particularité. En fait, cette sobriété du style du Coran gagne les cœurs, et est susceptible de faire pénétrer ses enseignements au fond même de l'âme. En effet, seule la corruption de la nature humaine par les mauvais enseignements et les milieux pourris, empêche l'homme de se soumettre aux ordres du Coran, et d'éviter ses interdictions.
19-Autre forme du tourment des avares
On trouve mentionné dans la sourate du "Repentit": "O Croyants sachez que beaucoup de prêtres et de moines mangent les biens des gens au nom du faux, et ne suivent pas la voie de Dieu. Ceux qui thésaurisent l'or et l ' argent et ne les dépensent pas dans la voie de Dieu, annonce-leur un tourment douloureux. Le jour où ce trésor fondu par le feu de l'enfer, fera des marques brulantes sur leurs fronts, leurs flancs et leurs dos, on leur dira : voilà ce que vous aves thésaurisé pour vous-memes. Goutez maintenant ce que vous avez amassé!
Cependant la plupart des Compagnons du Prophète et la majorité des Hadiths confirment que l'argent sur lequel son propriétaire prélève le Zakat, n'est pas une thésaurisation, l'homme n'étant pas obligé de dépenser tout ce qu'il possède. Au contraire, il doit garder pour lui-même et pour ses enfants de quoi suffire à leurs besoins et les mettre à l'abri de la mendicité. En effet, beaucoup de Compagnons du Prophète de grandes fortunes. Cependant, certains Ulémas ont attribué à l'argent d'autres droits que le "Zakat". Ils s'appuient en cela sur le dire du Très-Haut: "La piété ne consiste pas à tourner vos visages vers l'Est ou l'Ouest, mais à croire en Dieu, au Jour Dernier, aux anges, au Livre, et aux Prophètes. Celui qui donne l'argent, tout en l'aiment, aux parents, aux orphelins,
Dans ce verset, la preuve est déduite de son contexte même. En effet, le Très-Haut dit: "qui fait le Zakat". Cela prouve que ce qui précède désigne autre chose, à savoir, l'aumône, ne qui peut être obligatoire ou facultative. L'aumône est obligatoire quand le riche trouve un parent dans une grande gêne, ou s'il rencontre un homme épuisé par la famine et sur le point de périr: il doit alors lui donner de quoi calmer sa faim.
En fait, donner aux parents est une chose qu'impose la nature humaine. L'homme, par son instinct, est poussé à s'affliger de la peine de ses parents plus que de celle des autres, car il s'humilie par leur humiliation et s'élève par leur prestige.
Quant à donner aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs et aux esclaves pour les affranchir, c'est une chose qu'imposent la sympathie humaine, les nobles sentiments, et l'aspiration à la récompense de Dieu.
20-Chaque personne aime voir son défaut chez les autres
C'est là une règle établie par les psychologues. L'homme, en effet, contrairement à ce que disent les gens, voit son propre défaut, et réalise pleinement son existence. Cependant, il essaye de s'en consoler tantôt en se justifiant, tantôt en essayant d'y pousser les gens, car il se console en voyant son imperfection chez les autres? Mais lorsqu'il ne trouve pas son défaut chez ceux qui l'entourent, il sent alors sa propre petitesse, et son complexe d'infériorité s'accroit. Cependant, par faiblesse, au lieu de s'efforcer de se défaire de cette infériorité, il s'évertue à la faire aimer des autres et à les y pousser afin qu'ils lui soient pareils et égaux.
Cette attitude est mentionnée dans le Coran: "Ceux qui sont avares et qui ordonnent aux gens l'avarice par les autres, et souffre profondément de voir la générosité répandue parmi ses proches et ses amis. De même, le Coran attire notre attention sur les défauts de l'avare: l'avarice, et le fait de l'ordonner aux gens ".
On trouve dans la sourate des "Femmes", après l'ordre d'adorer Dieu, d'être charitable envers les père et mère, les parents, les orphelins, les nécessiteux, les voisins, les amis, les voyageurs, et les esclaves : "Dieu n'aime pas le superbe ni l'orgueilleux, ceux qui sont avares, et qui ordonnent aux gens l'avarice, et cachent le bienfait que Dieu leur a octroyé. Nous avons préparé aux Infidèles un tourment avilissant".
De même, dans la sourate du "Fer", après avoir déclaré que toute chose reviendra à Dieu, et que les gens, une fois surs de cela, ne doivent pas s'attrister d'une chose passé, ni se réjouir profondément des bienfaits qu'ils obtiennent; le Très-Haut dit: "Dieu n'aime pas tout superbe plein de gloire, ni ceux qui sont avares et qui ordonnent aux gens l'avarice. Que celui qui se détourne de la voie de Dieu sache que Dieu se suffit à lui- même, le Digne de Louanges ".
Il n'y a pas de toute que la coordination entre ces défauts et leur répétition dans deux sourates médinoises démontrent l'horreur de l'avarice, et comment l'avare est qualifié par les pires des attributs hais par Dieu, Gloire à Lui.
Le superbe, c'est l'être hautain dont l'orgueil se manifeste dans les gestes, les paroles et les actes. Cette attitude provient de sa vanité et de sa conviction qu'il est supérieur aux autres, et plus distingué qu'eux.
L'orgueilleux, est celui qui ne cesse de faire montre de ses qualités et de ses exploits, en laissant sous-entendre son mépris pour les autres et l'avantage qu'il a sur eux. L'orgueil, de même, provient de la vanité. Ce vice exerce une influence considérable sur l'homme: son cœur alors ne s'humilie pas, et la foi ne purifie pas son âme. Il néglige alors les droits des proches ou des étrangers qui sont dans le besoin. Telle est l'avarice sous son jour le plus manifeste.
Ainsi la superbe et l'orgueil mènent à l'avarice, qui, à son tour, incite l'avare à ordonner aux gens d'être comme lui. Ces vices sont fortement liés les uns aux autres.
21-Plaidoyer en faveur de l'avarice
La fautif essaye toujours de justifier sa faute, surtout si elle provient de sa propre nature qui ne le quitte pas, et nous avons déjà expliqué la première partie de cette règle psychologique. Nous en expliquerons ici la deuxième: La justification, d'habitude, est une défense du vice. Même s'il réalise parfaitement la laideur de son vice, l'homme essaye de le défense par tromperie, et son attachement au vice est tel qu'il le considère parfois comme une vertu et en le défendant il se croit sincère envers lui-même .
Cependant, ce qui redouble l'horreur de ce vice, à savoir l'avarice, c'est que tout vicieux essaye de cacher son vice, sauf les avares, ou plus précisément, beaucoup d'entre eux. Ceux-ci ne considèrent pas l'avarice comme un défaut, bien que certains d'entre eux essayent de paraître seulement économes. Ces derniers trouvent toujours l'occasion de parler des bienfaits de l'économie et de ses vertus et citent - s'ils sé érudits - les versets, les paroles prophétiques, et les vers qui en parlent. Toute générosité est gaspillage à leur avis. Ils en citent alors les défauts, et les paroles qui la désapprouvent. Certains même essayent parfois de paraitre généreux et s'efforcent de faire croire aux gens qu'ils sont prodigues et larges.
Lisez donc, si vous en avez l'occasion, le livre des Avares (Al Boukhala) d'Al-Djahez. Vous serez alors convaincus de ce que nous disons. Une des plaisantes anecdotes est qu'un homme pauvre et tout à fait déshérité avait un frère riche et très avare. Le pauvre vint alors un jour réprimander le riche en lui disant: "Je suis un homme pauvre qui a des enfants tandis que toi, tu es riche et sans enfants. Cependant, tu ne m'aide pas à affronter les malheurs de la vie, et tu ne consoles pas par quelque chose de ton bien; je jure par Dieu n'avoir jamais vu ni connu de plus avare que toi ".
Le riche lui répondit alors: "Prends garde! Ce n'est point comme tu penses, je ne suis ni avare comme tu le prétends, ni aisé. Par Dieu, si je possédais un million de dirhems, je t'aurais donné cinq cent mille dirhems ". Puis se tournant vers les gens de son entourage il leur dit: "Vous! Soyez témoins: un homme qui d'un seul coup donne cinq cent mille dirhems, peut-il être qualifié d'avare?
Combien d'avares anciens et modernes ne ressemblent-ils pas à cet avare plaisant par sa logique. On trouve de longues lettres et de brefs conseils incitant à être avare, à aimer l'avarice, et blâmant la générosité et mettant les hommes en garde contre elle.
"Le" dirhem "ainsi qu'ils le déclarent, est l'axe autour duquel tourne le monde. Il serait stupide donc qu'il sorte de la main de l'homme sans qu'il soit remplacé par quelque chose de meilleur. la grande fortune ne nous trompe pas, car les sables du désert peuvent s'épuiser si l'on persiste à en prendre, et peuvent finir complètement si o n'en ajoute pas. De même, la fortune de l'homme ne saurait couvrir toutes les demandes de charité. Les avares à cet effet ont un fameux dicton: "Priver tout le monde, satisfait tout le monde", et les ingénieux d'entre eux trouvent que "rapiécer l'habit est une modestie, alors que le remplacer par un nouveau, ajoute l'orgueil au gaspillage "….
22-L'individu et la communauté
Lorsque l'avarice s'empare d'une âme humaine, elle lui fait perdre tout sentiment humain et rend l'homme égoïste, égocentrique, n'aiment que soi, et désirant à lui seul tout le bien. Il devient alors fortement conscient de lui-même, et s'imagine que le monde est créé pour lui. Son sentiment à l'égard de la communauté, diminue en conséquence, et peut-être même la haine et le dépit domineront son âme, surtout lorsqu'il n'obtient pas tout ce qu'il désire. Sa devise devient alors: "Après-moi, le déluge!".
Cette avarice se manifeste aussi parfois en privant les autres du bien que l'on conserve pour soi, tout en dépensant largement sur soi-même. Tel est le sens de l'égoïsme? Cependant l'avarice quelquefois de l'homme à tel point qu'il se prive lui-même de tout, comme il ne prive les autres. Il trouve alors son plaisir, non pas à faire bonne chère, à porter un habit somptueux, et posséder une voiture luxueuse, mais dans le seul fait d'amasser l'argent. Telle est sa passion, et la plupart des avares se contentent du plaisir de contempler l'argent serré dans le coffre-fort ou déposé dans une banque. Ces gens-là ne se rassasient jamais de l'argent, quel que soit le montant. Ils éprouvent toujours le besoin d'amasser, et plus la fortune augmente, et plus leur crainte de la pauvreté augmente, et leur amour de l ' argent s'intensifie. Ils ne sont alors ni plus tranquilles que les pauvres, ni plus heureux.
L'égoïsme, ajouté à l'instinct de la possession, et l'absence de la notion de la communauté chez cette catégorie d'hommes, expliquent et justifient leur conduite déplorable. Ils ne vivent que pour eux-mêmes, dominés seulement par leur propre passion: la thésaurisation.
En effet, lorsque les sentiments se modèrent, l'homme a conscience de l'existence de la communauté et des droits d'autrui. Le Coran alors combat cet individualisme dominateur qui rend l'homme égoïsme, et qui le pousse à priver les gens de leurs droits. Il incite les Croyants à respecter les droits de la société dans laquelle ils vivent.
Cependant, en combattant l'individualisme, le Coran n'adopte pas la méthode du communisme qui s'efforce à étouffer toutes les tendances individualistes. De même, en respectant la volonté de l'individu, il n'adopte pas la doctrine capitaliste qui s'évertue d'assurer la domination de la majorité par une minorité.
Il ya dans l'âme humaine deux fortes tendances: l'une attire l'homme vers lui-même, et l'autre vers la société. Le triomphe de l'une d'elles sur l'autre pourrait nuire à la vie publique. Ainsi le communisme a commis une grande erreur en annulant l'existence de l'individu en ce qui concerne la propriété privée. De même, le capitalisme a commis une erreur en permettant à l'individu de posséder autant qu'il peut sans tenir compte des autres. Mais, bien que cette doctrine ait dernièrement atténué son acuité sous l'effet de la dure critique, et qu'elle ait adopte un régime fiscal qui a indubitablement diminué les défauts du capitalisme, sa grande erreur consiste due son travail continue en vue la nature humaine, et le sentiment national.
Quant à la théorie islamique, elle se base, ainsi que je l'ai dit, sur le juste milieu, et rend licite la propriété individuelle pour permettre au Musulman de jouir des bienfaits de Dieu. Elle l'incite même à cela tout en l'avertissant, dans beaucoup de ses textes de ne pas oublier les nécessiteux qui l'entourent, ni les droits que l'Etat et la société ont sur une part de ses biens
En effet, on trouve dans la Coran plus de soixante-dix versets exhortant à faire l'aumône. Tous ces versets s'efforcent d'éveiller la notion du bien chez l'homme, et d'atténuer le danger de l'individualisme qui pourrait s'enraciner dans certaines âmes. Le Coran, en cela, a suivi une saine méthode éducative afin de changer l'individualisme en un bon sentiment communautaire.
Ainsi, dans les premières sourates mecquoises, le Coran dompte sagement l'âme humaine de deux manières dont chacune seule suffit à en extirper les tendances égoïstes que le milieu corrompu et la mauvaise éducation peuvent développer.
La première: consiste à déplorer chez les hommes leur profond amour de l'argent et leur effort continu pour l'amasser, le thésauriser, et à les avertir combien la matière les trompe lorsqu'ils la considèrent comme une idole. En effet, ils l'accroissent et s'enorgueillissent à tel point que cela les distrait de leurs devoirs religieux.
Dans la sourate XCVI, il ya une sévère réprimande contre ceux qui renient les bienfaits de Dieu et deviennent tyrans lorsque leurs biens augmentent. De même, il ya une menace, car ils reviendront à Dieu qui les punira, "Non! L'homme devient tyran, en se sentant assez riche et se passe des autres, comme s'il ne retournait pas à Dieu".
Pareille manière; qui range l'avarice parmi ces mauvaises qualités, avertit les esprits de son horreur et, par conséquent, de ce que l'argent entraine contre son possesseur, lorsqu'il en prive ceux qui en ont droit. Cette caractéristique: "d'empêcher de faire le bien" indique nettement, dès le départ de l'Appel et de la Révélation du Coran, les qualités désapprouvées par Dieu, et les bonnes mœurs auxquelles exhorte l'Islam.
Si les versets de la sourate du "Grumeau de sang" (XCVI) décrivent l'homme comme tyran lorsqu'il s'enrichit, et si ceux de la sourate du "Qalam" informent que l'argent est un des motifs qui poussent à démentir les versets de Dieu, d'autres versets de la sourate du "Diffamateur" indiquent que l'argent pousse son possesseur à mépriser les gens, et à les dénigrer, et que l'argent trompe son possesseur en lui faisant croire qu'il sera immortel dans ce monde, vu son aisance et sa fortune. Le Coran alors menace cet homme et ses semblables par le malheur au début des versets, et par le feu qui consume les os à la fin des versets. "Malheur à tout diffamateur et médisant qui amasse l'argent et le compte, croyant que son argent le rendra immortel. Erreur! Il sera jeté dans l'Enfer.
Certains exégètes pensent que par "Diffamateur" il faut entendre celui qui attaque l'honneur des gens, qui les discrédite, et les dénigre. Cela s'applique aussi à celui qui parodie les gens dans leurs paroles, leurs actes et leurs voix, pour se moquer d'eux.
On trouve dans la sourate des "Coursiers" la description de l'homme comme aimant profondément l'argent: "Il est attaché aux biens de ce monde". De même dans la sourate de "L'Aube" le Très-haut dit: "Vous aimez les biens d'un amour excessif". Le contexte, dans ces deux sourates, présente l'amour des biens comme une chose blâmable, le faisant attacher une fois à l'ingratitude de l'homme envers les bienfaits de son Seigneur, et une autre fois à l'amour excessif de l 'argent.
Le refus de l'assistance des faibles mérite le châtiment, car il révèle un égoïsme fort nuisible à la société. Dans la sourate de "L'Aube", le Coran parle de l'erreur dans laquelle tombe l'homme en essayant de justifier la raison pour laquelle les bienfaits lui ont été octroyés, ou ôtés. Il pense alors que sa richesse prouve que Dieu l'honore, et que sa misère indique que Dieu l'humilie. Le Coran informe ensuite qu'il ya dans les actes de l'homme ce qui est pire que cette croyance: c'est le préjudice porté l l'orphelin et la dureté à l'égard du nécessiteux: "Non, en réalité vous négligez l'orphelin, et vous n'incitez pas à nourrir le nécessiteux ".
Dans la sourate du "Matin", Dieu énumère ses faveurs à son Prophète: Il le trouva orphelin, et Il lui donna refuge chez son oncle Abou Taleb: Il le trouva égaré et Il le combla de la prophétie, Il le trouva pauvre, et Il enrichit par la fortune de Khadija. En effet, le Très-Haut, dit: Quant à l'orphelin, ne le maltraite pas, quant au mendiant ne le repousse pas, et quant aux bienfaits de ton Seigneur, clame-les ".
Tous les hommes, en raison de leurs péchés, iront en Enfer, sauf ceux qui obéissent à Dieu et qui Le craignent: ceux-là seront au Paradis, et interrogeront les pêcheurs qui confesseront qu'ils n'étaient pas de ceux qui faisaient la prière, qu'ils ne faisaient pas l'aumône au pauvre, et traitaient de mensonge le Jugement Dernier.
"Et Nous conclûmes avec les ils d'Israël un engagement: n'adorez que Dieu, et soyez charitables en vers vos père et mère, vos proches, les orphelins et les pauvres".
"S'ils te demandent: que devons-nous dépenser? Dis que tout bien dépensé soit pour vos père et mère, pour les proches, les orphelins, les nécessiteux, et le voyageur".
"Ils donnent de la nourriture au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier".
23-L'amour de Dieu, et l'amour des biens
Le Coran élève ensuite le Croyant vers un horizon supérieur, lui fait passer une rude et violente épreuve, et le pousse à placer toutes les jouissances de la vie dans leurs vrais domaines, lorsqu'il met dans l'autre plateau vis-à-vis d'elles la plus noble aspiration de l'homme. Il l'avertit de la lutte entre deux tendances enracinées en lui: l'une d'elles le laisse déchu vers les biens terrestres et l'autre l'élève vers le ciel. Ces deux tendances sont: l'amour des biens, et l'amour de Dieu.
Le Coran compare ces deux tendances et les places sur un même pied d'égalité: cela revient au fait que l'âme préfère ce qu'elle possède dans cette vie à ce qu'elle aura dans l'autre. Mais lorsque l'âme humaine se purifie, elle ne sent pas la différence entre ces deux vies, et son amour ne l'égare pas entre le concret et l'abstrait; Au contraire elle trouve son immense plaisir à contacter son Créateur. La Lumière divine plus manifeste et plus claire que toutes les choses concrètes de la vie.
"Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos femmes, vos clans, vos biens, votre commerce dont vous craignez un débit difficile et vos demeures ont pour vous plus de prix que l'amour de Dieu, de Envoyé et d'une lutte pour sa cause, alors redoutez la réaction de Dieu ".
Ce verset met l'amour du bien terrestre convoité par l'homme dans un plateau et l'amour de Dieu dans un autre. Les Croyants ne doivent pas préférer les appas de ce monde à la foi. De même, il ne doit pas être avare de ses biens, ni de sa vie pour la cause de Dieu, ni être occupé par un des plaisirs de la vie, lors de l'appel de la lutte pour la sauvegarde de la foi. Cependant le verset ne demande pas aux hommes de renoncer à tous les plaisirs du monde pour plaire au Créateur. Au contraire, le Coran a pris en considération la nature portée à aimer les proches et les biens. Il demande seulement que Dieu soit plus aimé que tout cela. L'amour des biens, en soi, n'est pas désapprouvé. Ce qui l'est, c'est le fait que ces biens soient plus aimés que Dieu. Ce style comparatif indique combien le Coran suit les instincts et les ménage. De même, le Prophète, nous informe de la douceur qu'éprouve le Croyant en découvrant la foi, par ce Hadith: "Trois choses dans l'homme lui font découvrir la douceur de la foi: aimer Dieu et son Prophète plus que tout autre chose, aimer une personne en Dieu, et détester revenir au paganisme comme détester être jeté au feu ".
Le Prophète n'a donc pas dit: que l'homme déteste tout ce qui n'est pas Dieu, et qu'il aime uniquement Dieu, Gloire à Lui! Il a seulement demandé que l'homme aime Dieu et son Prophète au-dessus de tout. Ainsi, le Prophète ne désapprouve pas l'amour des biens terrestre car cet amour est enraciné dans la nature humaine. Comme le Coran, le Prophète désapprouve le fait que l'amour d'une chose surpasse celui de Dieu et de Son Envoyé. Le verset appelle à ce que Dieu soit le plus préféré, et cela suffit pour que l'homme atteigne le plus haut degré de la perfection: il ne saurait alors être avare d'un bien quelconque, ou manquer à l'un des enseignements divins ou désobéir, en quelque manière que ce soit, aux extrême à obéir au bien-aimé et à tout sacrifier pour lui plaire.
Par ce style ferme d'une part, et doucereux de l'autre, le Coran a traité avec le plus grand succès le mal de l'avarice, et a extirpé des âmes croyantes tout mauvais sentiment envers la communauté qui a des droits sur les biens de ses membres.
24-Les frères des Démons
C'est une catégorie d'hommes ainsi décrits par le Coran, et dont nous avons pris le nom comme titre pour ce chapitre. Cette expression "frères des Démons" réunit tous les vices et provoque la répulsion et la haine contre cette catégorie d'hommes rangés par le Coran parmi les Démons, or il n'y a point de plus odieux à l'âme que l'image du Démon. Ces hommes désignés par cette expression sont les "gaspilleurs". Dieu Gloire à Lui, dit dans la sourate du "Voyage Nocturne". "Et secours le proche parent, le pauvre, le voyageur et ne gaspille pas, car ceux qui gaspillent l'argent sont les frères des démons, et le démon est rebelle à Dieu".
Le gaspillage, c'est la dépense inutile et vaine, ou toute dépense qui dépasse les limites logiques, à moins qu'elle ne soit faite dans la voie du bien, d'après ce qu'ont établi les Ulémas. Ainsi on dit: "Aucun bien ne résiste au gaspillage, et aucun gaspillage conserve le bien". Mais le contexte du verset indique qu'il peut y avoir une générosité dans la dépense pour le bien, tant obligatoire que facultative. En effet, le verset commence par l'ordre de donner au proche, au pauvre et au voyageur leur doit. Le mot "droit" ici est une limite précise. On ne doit rien diminué de ce droit, et, si l'on en ajoute quelque chose, il ne faut que cette augmentation atteigne le niveau du gaspillage. Le possesseur du bien est donc ordonné de s'acquitter de l'accomplissement de ces dits droits. Mais il est naturel qu'il ait à coté de ces méritants, d'autres personnes tels que les enfants et les héritiers du bienfaiteur. Témoin ce Hadith du Prophète: "Il vaut mieux laisser ses héritiers riches, que de les laisser pauvres, demandant l'aumône aux gens".
Si le fait de donner aux proches et au voyageur plus que leur droit est un gaspillage, il va sans dire que dépasser les bornes dans les dépenses destinées à soi-même aux amis, aux compagnons, aux enfants et à la famille.
Le verset ne s'est pas contenté d'appeler cette catégorie "frères des Démons, il en ajoute un détail des plus caractéristiques ayant trait au Démon:" Le Démon est rebelle à Dieu. C'est comme si le verset voulait démontrer que c'est là le point de ressemblance le plus important entre les gaspilleurs et les Démons: en effet, le Démon renie avec impiété les faveurs de Dieu. Ces hommes là, ont donc atteint ce degré dégradant.
Rappelons que le Coran a gratifié, dans un autre verset, cette catégorie d'hommes par le substantif "incapables": "Ne confiez pas aux incapables les biens que Dieu vous a accordés comme base à votre activité. Prélevez sur ces biens de quoi les nourrir et les habiller et tenez-leur un langage bienveillant. (sourate des Femmes).
L'incapable est celui dont l'intelligence et la réflexion sont troublées, et dont l'esprit n'est pas net. Il est alors égaré de la voie de la vérité et du devoir.
Etude de ce verset
Le mot (vos biens), en attribuant ainsi ces biens aux interlocuteurs, bien qu'ils soient la propriété des déments prouve que la fortune de l'individu n'est pas uniquement à lui, il faut tenir compte de la société, car lorsque cette fortune est dépensée comme il se doit, tout le monde en profite, de même que son gaspillage porte atteinte à toute la communauté.
Comme l'on déclaré certains exégètes, il ya là une mise en relief de la notion de solidarité sociale. Le but du verset est de donner le bon conseil, tout en essayant de diriger ces égarés vers la bonne voie.
L'expression: "de quoi les nourrir" assure la vie des hommes dans la société, comme elle leur assure le bonheur, la sécurité, et la dignité. Si l'argent occupe un tel rang, il serait vraiment insensé de le gaspiller inutilement, car derrière tout gaspillage, il ya un droit perdu.
Bien plus, le gaspillage ne s'accorde pas avec la saine nature, car l'homme est instinctivement modéré, et poussé à prendre soin de ce qui assure sa propre conservation. Sa lutte dans la vie provient en effet de cet instinct de conservation. Que dire alors de ce que subissent les gaspilleurs eux-mêmes, et de la faiblesse, de l'humiliation et de l'outrage qui accablent leurs nations: le premier mal de l'opulence, c'est la corruption, la défaillance des volontés , et la préférence de la vie facile. Ces opulents, en effet, ne s'occupent que du plaisir qu'ils s'efforcent d'obtenir, ou d'une passion derrière laquelle ils s'essoufflent
Lorsque le Prophète exhortait ses compagnons à la lutte, ils lui obéissaient de bonne foi, méprisant tous les périls éventuels. Cependant, un certain nombre de riches parmi eux se dérobaient: "Et quand une sourate leur est révélée, ils croient en Dieu et luttent avec son Envoyé, alors que les riches te demandent de les excuser et disent: laisse-nous avec les non- Ils ont accepté d'être avec les non-combattants. Dieu a scellé leurs cœurs: en fait, ils ne comprennent pas ".
Cette expression du Coran: "Ils ont accepte d'être avec les non-combattants" est une raillerie à leur égard qui les avilit et conteste leur courage. En effet, ils ne luttent pas comme les hommes sains, et n'ont pas l'excuse des malades et des débiles. Ils refusent de combattre, sans aucune excuse valable, tout comme les femmes. Et cependant ils acceptent volontiers cette situation: combien vils et médiocres sont-ils, et combien méprisables sont leurs âmes.
Ce caractère demeure encore le même chez les riches opulents, tout comme au début de la création: agrippés aux crochets des biens, et tenant à la vie luxueuse qu'ils mènent, ils reculent devant la lutte, et craignent lâchement de s'engager n'importe quel combat. L'histoire de la lutte des peuples n'a connu comme héro que ceux qui n'ont point été comblés de richesses, et ceux dont les nerfs n'ont point été endormis par l'opulence. On pourrait compter parmi les héros de l'histoire certains riches, mais ceux-ci, malgré leur petit nombres, ni vivaient pas dans l'opulence et la mollesse.
Il n'y a pas quoi s'étonner, car l'opulent qui n'a connu que l'aspect facile et doux de la vie, ne peut, de sa nature dégénérée, demeurer ferme dans la rudesse de la vie. Son grand malheur c'est qu'il se verra un jour obligé à cela, car la vie est tantôt douce et tantôt amère, tantôt facile et tantôt difficile. Il comprendra alors quel crime a commis l'opulence contre lui personnellement, avant même que ne le comprendra la société dans laquelle il vit. En raison de cela, il ne juger les choses sainement, ni estimer à leur propre valeur les grandes et belles œuvres. Tout son esprit se concentre sur un seul aspect de la vie. Ainsi les grandes causes ne l'intéressent point et par conséquent il ne trouve pas logique de lutter pour elles.
Par ailleurs, Dieu Gloire à Lui, dit: "Ainsi, Nous n'a vous jamais envoyé avant toi un Prophète dans une cité sans que les riches parmi ses habitants ne l'aient repoussé en disant:" Nous ne croyons pas à ta mission ".
Le reniement des Prophètes n'ont lieu que parce que la foi les appelle à la vie sérieuse, alors qu'ils tiennent à leur vie molle.
En outre, l'opulence provoque parfois des troubles nerveux car les plaisirs, et la satisfaction de tous les besoins et de toutes les passions de l'âme, suppriment la volonté, et rendent l'homme esclave de ses désirs.
Le problème de l'abondance des biens est aussi dangereux que celui de la pénurie. La grande richesse, aussi bien que la grande indigence provoque la corruption: la première par la réplétion, la seconde par la privation.
Quand la richesse et l'opulence se répandent dans un pays, et que les autres membres de la communauté se taisent et ne désapprouvent pas ces richards, Dieu alors les frappe de son courroux. C'est là, la justification des Paroles du Très-Haut: "Et quand Nous décidons d'anéantir une cité, nous prévenons ses habitants amollis dans le bien-être. S'ils persistent dans leurs turpitudes, ils méritent le châtiment et Nous les anéantissons entièrement ".
Dieu, Gloire à Lui, caractérise les Croyants, par la modération. Il dit: "Et ceux qui 'lorsqu'ils dépensent ne gaspillent pas et ne sont pas parcimonieux, et sont modérés. La modération est bonne en toute chose, c'est un des caractères de l'Islam, mais c'est aussi le caractère des vertus depuis que les hommes ont connu la vertu.
Dieu dit encore: "Ne sois pas avare ni prodigue si tu ne veux pas être blâme, ou éprouver des regrets". On y trouve l'interdiction du gaspillage, de même que l'interdiction de l'avarice. Ainsi, ces deux vices sont également blâmables, et leur conséquence est une: le blâme et l'affliction.
25-Détournement des biens
Le Coran interdit le détournement des biens car ils sont les piliers de la vie. Porter atteinte au bien d'une personne, c'est porter atteinte à lui-même. Il n'y a pas d'effet plus néfaste sur l'âme que celui du sentiment de l'injustice, surtout si cette injustice provient d'une personne puissante, contre laquelle le lésé ne peut se défendre. Il laisse alors la haine s'emparer de son cœur, et la rancune dominer ses sentiments? Or la haine et la rancune sont deux sentiments odieux. Répandus dans une communauté, ils s'emparent d'elle, la précipitent dans la désunion et la décadence. L'injustice du puissant, en plus de la haine et de la rancune qu'elle laisse dans les âmes, pousse le faible à épier le fort: si un malheur atteint ce dernier, il s'en réjouit.
"Baise la main du coupable que tu ne peux couper et guette l'écroulement de sa maison".
L'amour de la justice, et l'atteinte de l'équité de la part des autres est un sentiment psychologique originel dans l'âme, conforme à sa nature, et en accord avec son sain caractère initial.
La haine que l'homme nourrit contre l'injustice qui le touche dans ses biens, son honneur, ou sa croyance, est également un sentiment de la nature humaine.
Lorsque le Coran interdit de détourner les biens et ordonne de les respecter, il se trouve en conformité avec la nature humaine.
Le Très-Haut dit dans la sourate de "La Génisse": "Ne détournez pas vos biens! N'en faites pas des présents aux Juges pour vous approprier une fraction des biens d'autrui alors que vous le savez".
De même, Dieu Gloire à Lui, dit dans la sourate des "Femmes": "O Croyants! Ne détournez pas vos biens, ne les gagnez pas illicitement sauf s'il s'ag s d'agit d'un commerce par consentement mutuel entre vous? Ne vous entretuez pas! Dieu est Miséricordieux envers vous ".
Les deux versets sont d'accord à interdire de s'approprier iniquement les biens, car c'est une chose contraire à la justice. Cela comprend: l'usure, la tromperie, la contrainte, la subornation; etc…
Le premier verset, comme on l'observe, interdit de faire des présents aux juges. Cela pourrait s'expliquer de deux manières:
La première: Le Coran interdit de recourir aux juges dans les litiges, si, au fond de notre conscience, nous reconnaissons que notre cause est injuste. La sentence du juge, même si elle est en notre faveur, ne rendre pas licite ce qui est en vérité illicite. Masquer la vérité grâce à l'habileté de la plaidoirie, est, non seulement un moyen vil et illicite, mais c'est un crime prémédité dont l'auteur mérite le châtiment de l'Enfer. Aussi, le Prophète at-il déclaré: "Je ne suis qu'un homme, et vous avez parfois recours à mon arbitrage. Or il se peut que l'un de vous soit plus habile à exposer ses arguments que son adversaire. Moi, je juge d'après ce que j'entendus. Si jamais donc je donne à l'un de vous ce qui, en fait, appartient à son frère, qu'il le rende à son ayant droit.
La seconde: Le Coran interdit de suborner les juges par des présents, pour les corrompre. C'est un procédé très ancien dont le mal s'est répandu à notre époque. Aussi, nous en parlerons plus longuement, étant donné qu'il corrompt la nature humaine, et souille les purs et sains instincts.
26-La subornation
Il existe dans les nations plusieurs facteurs destructifs, qu'il est facile de constater.
En effet, tout ce qui entrave le progrès de la nation, et ébranle la confiance entre ses fils, est un facteur destructif et une vermine qui ronge la société et qui pourrait la faire périr, si Dieu, par Sa Clémence, n'envoyait pas des réformateurs pour arrêter les mains corruptrices. La subornation, en fait, est un facteur des plus dangereux qui détruit les nations. Elle est aussi un vice qui révèle la bassesse de l'âme et la faiblesse de la foi. C'est aussi, indubitablement, un franc témoignage que l'individu ne travail pas pour la société, et ne reconnait pas le droit qu'a la nation sur lui. C'est aussi une preuve de la mort de sa conscience. Ce qui déchire l'âme de peine et d'affliction, c'est que la subornation demeure encore, non seulement dans notre peuple, mais chez beaucoup d ' autres peuples que nous avons eu l'occasion de visiter. La preuve la plus évidente en est que le public croit que celui qui a un droit quelconque, ne saurait l'obtenir, le plus souvent, sans présenter un pot-de-vin à celui qui pourrait le lui faire parvenir. Cette calamité n'existe pas seulement dans les milieux des fonctionnaires, elle se trouve malheureusement répandue dans tous les milieux tant qu'il ya un droit à obtenir, et tant qu'existent ceux qui ont le pouvoir de le donner on de l'empêcher .
Le gouvernement de la République Arabe d'Egypte a très bien agi en redoublant la sanction des subornés. Cependant, la loi ne suffit pas à exterminer un vice. Il lui faut l'éveil de la conscience religieuse chez les individus et les collectivités. La subornation, sous tous ses aspects, est illicite et vile, qu'elle soit sous forme d'une somme convenue ou sous forme de présents pour faire parvenir un droit à son possesseur, ou pour en priver celui qui le mérite.
Le Messager de Dieu, ayant envoyé un percepteur de Zakat à certaines tribus, au lieu de verser au Prophète toute la somme perçue il en garda une part disant: cela est à toi, O Prophète, et ceci est un présent pour moi de la part de la tribu. Le Prophète, l'apostropha en ces termes: "Pourquoi ne restes-tu pas dans la maison de ton père et de ta jusqu'à ce que le présent te parvienne, si tu es sincère. Et il poursuivit:" Pourquoi, lorsque j 'emploie un homme parmi vous, il dit: "cela est pour toi, et ceci est un cadeau pour moi. Qu'il garde donc la maison de sa mère, et attende ce présent! Par celui dont mon âme est entre les mains, aucun de vous ne prendra quelque chose, injustement, sans qu'il ne rencontre Dieu en la portant comme un faix sur son dos ".
Cette corruption entrave les lois, constitue sans aucun effet pratique, un grave dérèglement dans les affaires de la nation, et un obstacle à son évolution et à son progrès.
En effet, une nation aux liens d'affection rompus entre ses membres et la confiance abolie, est une misérable nation, qui ne tardera pas à choir, si le mal s'aggrave.
Combien sont éloquentes les paroles du Prophète et combien ont-elles pour effet de faire régner l'affection et l'amour entre les hommes, et d'établir les affaires des nations sur une base équitable? "Dans la justice dit-il, rendez les hommes égaux! Que l'absent soit pareil au présent. Gardez-vous de la subornation, et du jugement partial. Ne chatiez pas les gens alors que vous êtes en colère. , ne fut-ce qu'une heure par jour.
On raconte qu'un certain magistrat du Khalife Abbaside Al-Mahdi lui demanda d'accepter sa démission. Pensant que certains ressortissants se sont opposés au jugement du magistrat, le Khalife lui dit: "Si quelqu'un s'est opposé à toi, nous le désapprouverons". Mais le magistrat répondit: Rien de tout cela ". Al-Mahdi demanda alors:" Pourquoi donc cette démission ". L'homme répondit:" O Commandeur des Croyants! Il ya un mois, deux rivaux se sont présentés à moi dans un procès. Chacun d'eux avait ses prétendus preuves et témoins, et présentait des arguments dignes de contemplation et d'étude. J'ai conseillé les adversaires à se réconcilier. L'un d'eux ayant appris que j'aimais les dattes,, 'en offrit, bien que nous fussions au début de la saison, et en amassa une quantité qu'il serait impossible d'en cueillir une pareille pour le Commandeur des Croyants lui-même. Je n'ai jamais vu de plus belles. Il soudoya mon portier avec quelques dirhems, pour me présenter ce cadeau. Lorsqu'il l'introduisit chez moi, je me suis indigné, j'ai chassé mon portier et j'ai donné ordre de rendre le cadeau, à son propriétaire et, en effet, il fut rendu. Mais lorsque les deux adversaires comparurent devant moi aujourd'hui, ils n'étaient pas égaux ni à mes yeux, ni dans mon cœur, et cela, Commandeur des Croyants, malgré mon refus du pot-de vin. Quelle serait alors mon attitude si je l'avais accepté? Il soudoya mon portier avec quelques dirhems, pour me présenter ce cadeau. Lorsqu'il l'introduisit chez moi, je me suis indigné, j'ai chassé mon portier et j'ai donné ordre de rendre le cadeau, à son propriétaire et, en effet, il fut rendu. Mais lorsque les deux adversaires comparurent devant moi aujourd'hui, ils n'étaient pas égaux ni à mes yeux, ni dans mon cœur, et cela, Commandeur des Croyants, malgré mon refus du pot-de vin. Quelle serait alors mon attitude si je l'avais accepté? Il soudoya mon portier avec quelques dirhems, pour me présenter ce cadeau. Lorsqu'il l'introduisit chez moi, je me suis indigné, j'ai chassé mon portier et j'ai donné ordre de rendre le cadeau, à son propriétaire et, en effet, il fut rendu. Mais lorsque les deux adversaires comparurent devant moi aujourd'hui, ils n'étaient pas égaux ni à mes yeux, ni dans mon cœur, et cela, Commandeur des Croyants, malgré mon refus du pot-de vin. Quelle serait alors mon attitude si je l'avais accepté? ni dans mon cœur, et cela, Commandeur des Croyants, malgré mon refus du pot-de vin. Quelle serait alors mon attitude si je l'avais accepté? ni dans mon cœur, et cela, Commandeur des Croyants, malgré mon refus du pot-de vin. Quelle serait alors mon attitude si je l'avais accepté?
"Je ne suis pas à l'abri de tomber dans une ruse contre ma religion, et de périr en conséquence, car les gens se sont corrompus. Accepte donc ma démission Commandeur des Croyants" Al Mahdi accepta sa démission.
27-La logique du riche
Depuis que le monde est monde, les apparences ont toujours trompé les hommes. Ceux-ci, en effet, ne respectent ni ne vénèrent une personne que si elle possède des terres et des biens.
Jadis, un poète arabe exprima naïvement cette idée en disant:
"Si tu demandes aux gens de te montrer un homme magnanime, ils te montreront le plus riche d'entre eux".
Telle est, effectivement, l'idée enracinée dans les esprits, et aucune société n'en exempte. La fortune et son prestige imposent aux hommes le respect et la vénération, même si la personne riche est d'une morale douteuse.
Dans plus d'un verset, le Coran a fort bien souligné cette conduite, et a mis e relief l'attitude arrogante des riches vis-à-vis des Envoyés de Dieu.
Lorsque Noé, exhortait son peuple à croire en Dieu, il n'entendait, de la part des riches, que sarcasmes et raillerie; et les masses de son peuple lui disaient: "Tu n'es qu'un homme comme nous, seuls les plus vils d'entre nous t'ont suivi, et nous ne trouvons aucun intérêt à répondre à ton appel". Al-Zamakhchari a commenté cette attitude en disant: "Les riches ont mésestimé les Croyants, étant donné leur pauvreté. Les masses du peuple de Noé ne connaissaient de la vie, que ses apparences trompeuses. La noblesse chez ce peuple signifie richesse et pr.
Cependant, ni la fortune, ni le prestige, ni la puissance ne rapprochent l'homme de Son Dieu. Au contraire, le plus souvent, la fortune corrompt l'homme et l'éloigne de Dieu. A plus forte raison, elle ne peut faire d'un homme "un Prophète ou un Envoyé de Dieu". Par ailleurs, l'attitude de Pharaon vis-à-vis de Moise, est un modèle d'arrogance et d'insolence. En effet le Coran rapporte comment Pharaon répondit à l'appel de Moise: "Pharaon convoqua son peuple et lui dit:" O mon peuple! N'ai-je point le royaume d'Egypte, et ces rivières qui coulent à mes pieds? Ne le voyez-vous pas? Ne suis-je pas supérieur à cet individu de basse condition qui s'exprime avec peine! Si seulement il avait bras un bracelet d'or, ou s'il était escorté d'anges! ".
Telle fut d'ailleurs l'attitude de tous les peuples à l'égard de leurs Prophètes. La fortune chez eux était le seul critère de la prophétie, même si l'Envoyé de Dieu les appelait à dédaigner les biens et les plaisirs! De même, nous trouvons les païens de Koraiche profondément étonnés que le Message ne fut pas révélé à l'un de leurs riches Seigneurs.
"Ils dirent: Pourquoi ce Coran ne fut-il pas révélée à un Seigneur de ces deux cités…".
Ces "Seigneurs, selon les érudits, étaient Al Walid Ebn Al-Moghira, et Orwa Ebn Mass'oud Al Thakafi. Al Walid disait:" Si Mohammad était véridique, ce Coran aurait été révélé à un homme comme moi, ou comme 'oud. Le critère de la noblesse, chez eux, était donc le pouvoir et la richesse.
Mais Dieu railla leurs idées et leur ignorance: le Message divin est une Miséricorde de la part de Dieu, et Lui seul choisit l'élu digne de la richesse.
"Disposeraient-ils de la Miséricorde de ton Dieu"; dit le Coran?
Mais ce n'est point là, le seul aspect de leur ignorance et de leur inconsidération: "Ils dirent:" Comment donc suivrons-nous un Messager qui mange la nourriture et qui circule dans les marchés. Que n'est-il pas assisté d'un ange pour l'accréditer dans sa mission? Pourquoi n'a-t-il pas un trésor ou un jardin qui lui fournit la nourriture? "Les Injustes ajoutent:" Vous ne suivez qu'un homme ensorcelé! Regardent de quels épithètes ils t'affublent! Ils se sont égarés et complètement désorientés. Béni soit Celui qui, s'il le désire, peut te donner mieux que tout cela: des jardins où coulent des rivières, et des palais ".
Les mécréants s'indignent donc qu'un Prophète fréquente les marchés pour acheter ce dont il a besoin, comme si la Prophète, à leurs yeux, était un prestige et une royauté. Ils s'étonnent ensuite de la pauvreté de ce Messager qui ne possède ni trésor tombé du ciel, ni verger duquel il pourrait se nourrir.
Cependant, le Message n'est pas l'apanage des rois ou des anges, les Messagers qui ont précédé Mohammad n'étaient ni rois ni anges.
Le Coran leur répondit donc en disant: "Nous n'a vous envoyé avant toi comme Messagers que des hommes qui mangeaient la nourriture et circulaient dans les marchés".
Les Impies s'indignaient donc, parce qu'ils ne vénéraient que la richesse, et s'enorgueillissaient toujours de leurs biens. Le Coran, d'ailleurs, nous le rapporte: "Ils dirent:" Nous possédons beaucoup de biens et de nombreux fils, et nous ne seront point tourmentés ".
L'étonnant c'est que, par ignorance, ils ont cru que leurs biens et leurs fils les préserveraient du châtiment divin. Mais, encore une fois, le Coran leur répond: "Ni vos biens ni vos fils ne vous rapprocherons de Nous". "Leurs biens et leurs fils ne les préserveraient pas du tourment que Dieu leur réserve".
Cette conviction est d'autant plus sotte et insensée qu'ils s'imaginent que la richesse leur a été octroyée en raison du rang privilégié qu'ils occupent auprès de Dieu. Là encore le Coran les raille en disant: "Pensent-ils que leurs biens et leurs fils sont un bien que Nous hâtons vers eux! Certes non! Mais ils ne le comprennent pas". Un autre aspect de leur inconsidération, consiste à croire que leur fortune est impérissable, et que l'avenir sera toujours en leur faveur. En fait, ils ignorent les plus simples vérités de la vie: les revers de fortune, et les vicissitudes du temps.
Nous avons déjà noté aussi, dans le second chapitre, que l'homme recourt à Dieu et l'implore avec humilité lorsqu'un malheur le touche. Mais, une fois soulagé et comblé de faveur, l'homme se détourne de son Seigneur. La fortune le rend insolent et ingrat, il dit alors: "Je l'ai acquise par mon savoir".
Telles furent les paroles des premiers mécréants, et telles furent aussi les paroles de Qaroun à qui Dieu octroya des trésors dont les clefs étaient trop lourdes pour être portées par un groupe d'hommes robustes.
De même, les citoyens de Saba, roulaient dans luxe, et refusaient de remercier Dieu pour le merveilleux pays qu'Il leur avait donné.
Cette maligne maladie qu'est l'ingratitude pénétra même chez certains musulmans de faible croyance. L'histoire de Tha'laba Ebn Hatem, surnommé "le pigeon de la mosquée", illustre fort bien cette attitude. Un jour, le Prophète l'ayant vu sortir à la hâte de la mosquée, le gronda. Mais Tha'laba qui, en effet, ne quittait jamais la mosquée du Prophète, répondit: "Je suis devenue pauvre, et je partage l'habit que je porte avec ma femme. C'est le seul vêtement que nous possédons: je l 'endosse pour venir prier et je le lui donne ensuite. Implore donc Dieu pour moi, P Prophète afin qu'Il augments mes moyens de vivre. Je jure, par Celui qui t'a envoyé par la Vérité, que je donnerai à chacun son droit imposé par Dieu, si jamais je deviens riche ".
Le Prophète lui refuse d'abord, ce souhait mais devant l'insistance de Tha'laba, il implora Dieu pour lui, et Tha'laba devint riche ... Le mal alors s'infiltra dans son âme. Il négligea la prière nocturne avec le Prophète, et cessa ensuite de prier, sauf le Vendredi. Peu à peu, il négligea totalement ses prières avec le Prophète.
Dieu voulut donc le dévoiler. Ainsi, lorsque le Prophète lui envoya le receveur du Zakat, Tha'laba refusa de payer, prétextant que c'est là un tribut. Dieu dit alors à son sujet:
"Parmi eux se trouvent ceux qui promirent à Dieu d'être sincère et loyaux, s'Il leur octroyait des bienfaits. Mais lorsque Dieu les combla de Sa Faveur, ils en devinrent avares et se détournèrent de Lui, l'hypocrisie demeurera cœurs jusqu'au où ils Le rencontreront avec leur promesse manquée et leur mensonge. Ne savent-ils pas que Dieu connait leur secret et leurs conciliabules, et que Dieu est Omniscient ".
L'étude sur l'amour instinctif des biens et sur la manière dont le Coran a traité ce grave sujet, nous a entrainés bien loin. Cependant; pareil sujet est loin d'être épuisé. Nous y reviendrons peut-être dans un autre ouvrage si Dieu nous en fournit l'occasion. Nous ne saurions donc prétendre à la perfection dans cette présente étude. Mais, nous pouvons, cependant, affirmer que la sincérité a guidé nos efforts.
Si nous avons réussi dans notre entreprise aux yeux du lecteur c'est Dieu seul qu'il faudra remercier; si non, puisse Dieu nous pardonner cet insuccès et nous guider à l'avenir vers une meilleure voie.